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Edgar sacré lascar, 2, FANTÔMES ET FANTAISIES

Marcus Sedgwick

Bayard Jeunesse

  • Conseillé par
    5 novembre 2014

    Sortie passée un tant soit peu inaperçue chez Bayard, « Edgar sacré lascar » est pourtant une petite pépite de littérature jeunesse par son côté doux-dingue qui vous laissera avec le sourire aux lèvres. Le type même de roman que l’on aimerait voir plus souvent dans le genre. Parce que c’est drôle, fantasque et joliment illustré par l’illustrateur Pete Williamson avec un talent certain. Si l’on s’amuse à lire le récit d’Edgar, ce vieux corbeau bougon, c’est encore mieux quand il apparait sous nos yeux sur la même page avec cet œil rond inimitable et ce style un peu gothique. A noter une très belle édition, toute simple mais avec une belle tranche noire et un petit prix.

    La narration, c’est à Edgar qu’on la doit. Ce vieux corbeau, comme il le dit lui-même, n’a pas la langue dans sa poche et porte un regard impitoyable sur sa famille d’adoption, les d’Autrepart. Un patronyme très bien choisi tant cette famille loufoque nous semble parachutée d’un autre monde avec leurs passions atypiques et leurs réactions étranges. Dur, dur de se faire une place chez les d’Autrepart quand on est un corbeau grognon et roublard. Si le pauvre se sent sous-apprécié, il faut bien avouer qu’il n’est pas tendre non plus avec la famille. Aucun ne trouve grâce à ses yeux, à part Solstice la fille ado plus vive que les autres… et qui se préoccupe un peu de notre pauvre ami à plumes.

    Très drôle mais aussi très imaginatif, ce premier tome d’Edgar sacré lascar se dévore à une vitesse folle. Non seulement le narrateur ne mâche pas ses mots mais en plus le récit joue sur les vieux ressorts d’épouvante avec la mystérieuse disparition des membres de la maisonnée et d’une non moins étrange montée des eaux provenant de la cave. Monstres tapis dans le noir, inventions loufoques, courses poursuites et branle-bas de combat, il y a de quoi faire avec « Disputes et disparitions ». Les personnages sont truculents et rappellent la famille Adams. Entre la nounou dont on ne sait à quelle espèce elle appartient, le chef de famille qui pratique des expériences plus farfelues les unes que les autres et la mère qui ne jure que par ses ustensiles de pâtisserie, on se croirait embarqué chez les fous ! A offrir à vos petits cousin(e)s et aux adultes qui ont su gardé une âme d’enfant.