www.leslibraires.fr
Mon après-guerre à Paris, Chronique des années retrouvées - Texte établi, présenté et annoté par Alexandra Laignel-Lavastine
EAN13
9782246820734
Éditeur
Grasset
Date de publication
Langue
français

Mon après-guerre à Paris

Chronique des années retrouvées - Texte établi, présenté et annoté par Alexandra Laignel-Lavastine

Grasset

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782246820734
    • Fichier EPUB, avec DRM Adobe
      Impression

      Impossible

      Copier/Coller

      Impossible

      Partage

      6 appareils

    15.99

Autre version disponible

Depuis la parution en 1977 de ses Chroniques des années égarées, dans
lesquelles il revenait sur sa jeunesse roumaine marquée par l’antisémitisme,
les pogroms et le travail forcé,  Serge Moscovici travaillait à la suite de ce
récit autobiographique pour le reprendre où il l’avait laissé  : à son arrivée
à Paris en 1948, à l’âge de 22 ans. Ce sont ces notes, brouillons, remarques
et feuilles libres qu’Alexandra Laignel-Lavastine a rassemblées pour nous
livrer, pour la première fois, le récit des années de formation humaine et
intellectuelle de celui qui allait devenir l’un des grands noms des sciences
humaines et de   la psychologie sociale, et l’un des précurseurs de l’écologie
politique.
  De l’asile pour vieillards de la rue Lamarck où il passe ses nuits lors de
son arrivée dans cette Ville-Lumière tant fantasmée jusqu’à son élection à
l’EHESS, on le suit dans le récit de ces années cruciales qui dévoile un homme
se faisant. Sans détour il se livre  : il dit la misère et la solitude des
premiers temps, le poids du silence et d’une Histoire que, dans ce Paris d
’après-guerre, certains préfèrent taire  ; l’isolement, ne se retrouvant ni à
gauche, ni à droite, ni parmi les «  israélites français  ».
  Cet isolement le rapprochera néanmoins de deux autres juifs étrangers, aussi
pauvres et déracinés que lui, qui deviendront ses meilleurs amis  : Isac
Chiva, futur bras droit de Claude Lévi-Strauss, et Paul Célan, grand poète du
siècle dernier. Ensemble, le trio de métèques découvre le Quartier Latin où
s’agite une foule issue de tous les pays de la terre,   la vie d’hôtel et de
petits boulots, mais aussi l’amitié (je n’étais plus seul au monde),
l’émulation intellectuelle, la vie nocturne, dans les caves, les cabarets, et
plus tard, dans les hauteurs de l’esprit, à l’université. On le suit alors des
bancs de la Sorbonne au CNRS puis à l’EHESS, réalisant son rêve, devenir un
homme d’étude, trouvant ses pères, le psychiatre et psychanalyste Daniel
Lagache et l’historien des sciences Alexandre Koyré, et les questions qui
définirent sa pensée  : le sens commun, l’énigme des foules, les minorités
actives, la condition de paria… De Saint-Michel à Montparnasse, on croise
Lacan ou Lévi-Strauss, d’autres exilés qui figurent une famille, mais aussi
des femmes, malgré l’immense timidité qu’il avoue, et une en particulier,
Marie Bromberg-Moscovici qui deviendra sa femme en 1955 et sur le portrait de
laquelle se clôt ce récit passionnant, d’une beauté et d’une grandeur qui
doivent tout à l’humilité et l’intelligence de son auteur. Un livre rare et
merveilleux
S'identifier pour envoyer des commentaires.