- EAN13
- 9782377471317
- Éditeur
- UGA EDITIONS
- Date de publication
- 29/03/2019
- Collection
- Bibliothèque stendhalienne et romantique
- Langue
- français
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782377471317
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Armance est, à la fois, le premier roman de Stendhal et peut-être,
singulièrement, le plus abouti et le plus retors. Dès lors qu'elle fonctionne
(ou fait mine de fonctionner) comme un grand cryptogramme, l'aventure invite
toujours à un “supplément d'enquête”, à une écoute nouvelle du scandale de son
silence, à une auscultation renouvelée des “signes” qui la scandent.
Apparemment, le roman repose sur une liponymie : le secret d'Octave n'y est
jamais dévoilé. Mais en fait rien, dans Armance, n'est vraiment ou
radicalement tu. D'un côté, l'énigme est sur-dramatisée : elle mixe le “fatal”
du tragique, le “bizarre” du fantastique et l'“affreux” de l'éthique. De
l'autre, elle déplace sans cesse son “fin mot” (maladie, crime, misanthropie,
philosophie, position socio-politique, mysticisme allemand, impassibilité
anglaise, et jusqu'à une conjonction : “ce mais affreux”). Le ratage d'un
trait définitoire définitif ou “décisif” affole le discours, qui redevient
dis-cursus, se met à “courir çà et là”. Le fiasco définitionnel compromet
l'aventure dans des bifurcations incessantes, il rend l'intrigue littéralement
imprévisible, ce dont, d'ailleurs, se vante le héros : “Voilà de ces folies,
pensait-il, que jamais on ne prévoirait”. De telles folies ne font,
évidemment, qu'attiser le désir d'interprétation. Armance oblige à recourir à
l'herméneutique, à la rhétorique, voire à la mantique : le texte même y
incite, en assurant la mise en scène d'un destin.
singulièrement, le plus abouti et le plus retors. Dès lors qu'elle fonctionne
(ou fait mine de fonctionner) comme un grand cryptogramme, l'aventure invite
toujours à un “supplément d'enquête”, à une écoute nouvelle du scandale de son
silence, à une auscultation renouvelée des “signes” qui la scandent.
Apparemment, le roman repose sur une liponymie : le secret d'Octave n'y est
jamais dévoilé. Mais en fait rien, dans Armance, n'est vraiment ou
radicalement tu. D'un côté, l'énigme est sur-dramatisée : elle mixe le “fatal”
du tragique, le “bizarre” du fantastique et l'“affreux” de l'éthique. De
l'autre, elle déplace sans cesse son “fin mot” (maladie, crime, misanthropie,
philosophie, position socio-politique, mysticisme allemand, impassibilité
anglaise, et jusqu'à une conjonction : “ce mais affreux”). Le ratage d'un
trait définitoire définitif ou “décisif” affole le discours, qui redevient
dis-cursus, se met à “courir çà et là”. Le fiasco définitionnel compromet
l'aventure dans des bifurcations incessantes, il rend l'intrigue littéralement
imprévisible, ce dont, d'ailleurs, se vante le héros : “Voilà de ces folies,
pensait-il, que jamais on ne prévoirait”. De telles folies ne font,
évidemment, qu'attiser le désir d'interprétation. Armance oblige à recourir à
l'herméneutique, à la rhétorique, voire à la mantique : le texte même y
incite, en assurant la mise en scène d'un destin.
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