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Bagatelles pour l'éternité : l'art du bref en littérature
EAN13
9782402512992
Éditeur
FeniXX réédition numérique (Presses universitaires franc-comtoises)
Date de publication
Collection
Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté
Langue
français
Langue d'origine
français

Bagatelles pour l'éternité : l'art du bref en littérature

FeniXX réédition numérique (Presses universitaires franc-comtoises)

Annales littéraires de l'Université de Franche-Comté

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782402179669
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    9.49

  • Aide EAN13 : 9782402512992
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    9.49
Bagatelles pour l’éternité (littéraire). On se souvient du jugement de Pline
sur Martial : « il a écrit ses bagatelles en vue de la postérité ». Jeux, mais
jeux sérieux de moraliste, suggérait de son côté Martial. Le paradoxe de
l’épigramme achemine vers quelques questions. Comment le texte bref peut-il
faire œuvre ? À ce qui n’a pas d’étendue, quelle place donner dans le champ de
la littérature ? Et quel poids quand la ténuité de la forme se double de la
frivolité ou de la contingence radicale du sujet ? Le choix de la brièveté
relève souvent d’une démarche ambiguë : modestie affichée, mais biais pour
échapper aux contraintes des grands genres et contestation des valeurs,
stylistiques et mentales, qu’ils véhiculent. Les dix-sept études ici
rassemblées permettent d’envisager, à partir d’exemples typiques, depuis
l’antiquité jusqu’à nos jours, des fables d’Ésope aux nouvelles de Borges, des
lais de Marie de France à un roman éclaté de R. Pinget, de Gaspard de la Nuit
d’Aloysius Bertrand aux Phrases pour éventail de Claudel, certaines des
stratégies et des significations de la brièveté. Là, comme dans les prologues
de théâtre, les pièces en un acte, et aussi, pour une part, la fable, le
miracle (Gautier de Coincy), ou le conte, dominent la considération pratique
de la réception, le souci de s’accorder à l’impatience ou la fantaisie du
public. Mais le bref ne se conçoit guère sans une esthétique. Malgré la
diversité des postulations et des projets, on repère des méthodes similaires :
l’ellipse, présente dans le récit lacunaire du poème en prose, et, déjà, dans
les silences d’histoires folkloriques du XVIe siècle ; la discontinuité,
qu’imposent l’impressionnisme de la notation dans le Journal des Goncourt, et
plus encore les souvenirs inorganisés de l’autobiographie contemporaine ;
l’art du démembrement, qu’il s’agisse du discours, pour l’ostentation
spectaculaire d’un aphorisme, ou de la structure syntaxique, pour la sourde
résonance des mots du poème. Quelques approches complètent ces analyses en
dégageant tel modèle épistémologique sous-jacent à l’écriture des moralistes
classiques, ou en étudiant des textes réflexifs, arts poétiques, théorie
romantique du fragment.
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