- EAN13
- 9782713225680
- Éditeur
- Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
- Date de publication
- 21/06/2013
- Collection
- Les ré-impressions
- Langue
- français
L’armement nantais dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle
Jean Meyer
Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales
Les ré-impressions
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782713225680
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Explicitons donc notre finalité, qui ne semble pas avoir été toujours bien
comprise. Il ne s’agissait nullement d’utiliser les méthodes comptables du xxe
siècle, ni de calculer « les flux d’argent » d’après les méthodes de nos
jours. Sont-elles d’ailleurs toujours aussi pertinentes qu’on le prétend ?
L’historien cherche simplement à dégager méthodes et façons de penser des
négociants d’antan, donc à se glisser dans la peau de ces marchands avec leurs
concepts, leurs méthodes. Il s’agit donc d’abord d’un apport à la connaissance
de la mentalité « négociante » du temps et du moment. Au surplus, nos aïeux
savaient fort bien ce qu’était le profit, le bénéfice : c’est ce qu’il
s’agissait de dégager. J’ai donc suivi pas à pas, manuels imprimés et
manuscrits à l’appui, les documents qui m’étaient accessibles. J’ai donc isolé
les résultats des expéditions maritimes, ce qui m’était singulièrement
simplifié par l’existence des comptes-courants des participants. Rappelons que
le droit maritime diffère, sur à peu près tout, du droit commercial habituel
et qu’il est, de ce fait, dangereux de vouloir à tout prix ramener les
spécificités de ces commerces à celles des transactions terrestres ordinaires
qui en sont pourtant les corollaires. C’est dire que le mot d’armateur n’a, au
xviie siècle, pas de valeur spécifique. Ce sont des négociants avec tout ce
que cela implique de variété de commerce de gros et donc maritime et terrestre
enchevêtrés, quoique séparés en étapes chronologiques distinctes. Ces gens-là
savaient faire la différence au point de n’avoir point à en faire mention. Les
choses allaient de soi, puisque le voyage maritime et ses entours relevaient
du droit maritime (donc pas ou peu de sociétés par actions, mais la domination
des parts de navire et, éventuellement de prêt à la grosse aventure). Jean
Meyer, 1999
comprise. Il ne s’agissait nullement d’utiliser les méthodes comptables du xxe
siècle, ni de calculer « les flux d’argent » d’après les méthodes de nos
jours. Sont-elles d’ailleurs toujours aussi pertinentes qu’on le prétend ?
L’historien cherche simplement à dégager méthodes et façons de penser des
négociants d’antan, donc à se glisser dans la peau de ces marchands avec leurs
concepts, leurs méthodes. Il s’agit donc d’abord d’un apport à la connaissance
de la mentalité « négociante » du temps et du moment. Au surplus, nos aïeux
savaient fort bien ce qu’était le profit, le bénéfice : c’est ce qu’il
s’agissait de dégager. J’ai donc suivi pas à pas, manuels imprimés et
manuscrits à l’appui, les documents qui m’étaient accessibles. J’ai donc isolé
les résultats des expéditions maritimes, ce qui m’était singulièrement
simplifié par l’existence des comptes-courants des participants. Rappelons que
le droit maritime diffère, sur à peu près tout, du droit commercial habituel
et qu’il est, de ce fait, dangereux de vouloir à tout prix ramener les
spécificités de ces commerces à celles des transactions terrestres ordinaires
qui en sont pourtant les corollaires. C’est dire que le mot d’armateur n’a, au
xviie siècle, pas de valeur spécifique. Ce sont des négociants avec tout ce
que cela implique de variété de commerce de gros et donc maritime et terrestre
enchevêtrés, quoique séparés en étapes chronologiques distinctes. Ces gens-là
savaient faire la différence au point de n’avoir point à en faire mention. Les
choses allaient de soi, puisque le voyage maritime et ses entours relevaient
du droit maritime (donc pas ou peu de sociétés par actions, mais la domination
des parts de navire et, éventuellement de prêt à la grosse aventure). Jean
Meyer, 1999
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