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Belleville au cœur, Une vie qui bascule
EAN13
9782889441037
Éditeur
Éditions Slatkine
Date de publication
Langue
français

Belleville au cœur

Une vie qui bascule

Éditions Slatkine

Indisponible

Autre version disponible

Un témoignage bouleversant sur la vie quotidienne d’un sans domicile fixe à
Paris : la langueur des jours, le regard des autres, la violence, la pitié,
les ivresses du bonheur, les trucs, les clans, l’amour et le temps qui
s’accélère.

Comme avant lui George Orwell (Dans la dèche à Paris et à Londres) ou Louis
Calaferte (Partage des vivants), Christian Page entre en littérature par la
rue. Son premier livre, qui en appellera d’autres, est un témoignage
bouleversant sur la vie quotidienne d’un sans domicile fixe, place Sainte-
Marthe, au coeur de Belleville, à Paris.
Figure locale à la réputation internationale, déplaçant CNN et les télévisions
du monde, Christian Page est poète. Nous avons fait sa connaissance au tout
début des primaires des Républicains, lorsque, interrogé par un journaliste de
Radio France sur la candidature surprise de François Fillon, il avait eu ce
jugement aussi prémonitoire qu’oulipien : « Fillon ? Si j’enlève une lettre,
j’obtiens Filon. J’en enlève deux ça fait Fion, j’en enlève trois, j’arrive à
Fin, et si j’en enlève quatre ça fait FN. »
Christian Page raconte la langueur des jours et le regard des autres, la
violence, la pitié, les ivresses du bonheur, les trucs, les clans, l’amour et
le temps qui s’accélère. Une vie qui bascule, c’est toujours la même histoire,
trois accidents cumulés : travail, couple, logement. Après, il faut tenir,
durer, rester digne et chaque jour recommencer. Christian est sans domicile
fixe depuis quatre ans. Il a choisi de faire paraître son livre pour la «
trêve hivernale », ce moment de l’année où la rue nous rappelle que, chaque
jour, en France, un SDF meurt. Belleville au coeur est dédié à ces milliers
d’anonymes, ces femmes, ces hommes qu’on a croisés sans doute, mais sans
jamais les voir.

Découvrez un témoignage poétique et poignant dédié à ces milliers d’anonymes,
ces femmes, ces hommes qu’on a croisés sans doute, mais sans jamais les voir.

EXTRAIT

D’un joli coup de pied, il a fait exploser une fenêtre en mille morceaux.
C’est bien la première fois, je crois, qu’il a coupé la parole à Grand Gilles.
Il est passé en premier, moi en second. Grand Gilles faisait le guet à
l’extérieur, avec sa deuxième bouteille à la main. On s’est engouffrés dans un
grand couloir sombre. Romain a sorti sa lampe de poche à la recherche du
compteur électrique. Moi, j’étais chargé de vérifier les points d’eau. J’ai
tourné un robinet et, miracle, la flotte a coulé. Je n’en revenais pas. Non
seulement l’eau fonctionnait, mais en plus les ouvriers avaient laissé le
chauffe-eau en état de marche. Je me suis rué hors des chiottes pour annoncer
la nouvelle au grand frère et c’est là que j’ai vu, d’un coup, toutes les
lumières s’allumer. À l’autre bout du couloir, j’ai entendu un cri de joie. Le
Dragon était né.
En moins d’une semaine, le squat était opérationnel. On avait fait venir tous
les militants du DAL, tous les sans-abri, tous les sans-papiers volontaires de
notre réseau. On ne manquait pas de main-d’œuvre.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

Trois hivers sans domicile fixe : c’est le « roman » de sa survie – ou plutôt
de sa sous-vie – que Christian Page décrit ici. Un texte qu’il avait,
explique-t-il, commencé à rédiger sur Twitter jusqu’à ce qu’Eloi Audoin-
Rouzeau lui prête sa (jolie) plume et l’aide à transformer ses feuillets en un
récit passionnant, étonnement vivant et gai. - Florence Noiville, Le Monde
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