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Adieu Bugaled Breizh
Format
Broché
EAN13
9782268067926
ISBN
978-2-268-06792-6
Éditeur
Éditions du Rocher
Date de publication
Collection
Documents
Nombre de pages
167
Dimensions
24 x 16 x 1,6 cm
Poids
270 g
Code dewey
387.1
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Il y a naufrage éclair et probablement naufrageur...
Rappelez-vous : le 15 janvier 2004, en début d'après-midi, par beau temps, le puissant chalutier Bugaled Breizh périt corps et biens au sud du cap Lizard, comme effacé par une vague scélérate ou la succion d'un maelström... Cinq hommes à bord : Yves, Pascal, Georges, Eric, Patrick.
"Je chavire" sont les derniers mots du capitaine à la VHF, puis ont entend la mer s'engouffrer.

Accident naturel, aléa marin, dit la justice en 2009 après avoir beaucoup louvoyé. Accident pas naturel du tout, disent les proches constitués en parties civiles. Homicide involontaire et mensonges d'Etat. Le 15 janvier 2004, au sud du cap Lizard, l'OTAN entraînait ses meilleurs sous-marins à la guerre en eau peu profonde. Ils étaient officiellement anglais, allemands, hollandais, espagnols, français. Ils étaient clandestinement russes, chinois, taïwanais... Des espions parmi les espions. Ils se pourchassaient aveuglément dans la zone où le Bugaled tirait son chalut...

Sans être formellement un réquisitoire, ce livre a l'intime conviction que le Bugaled Breizh n'est pas descendu mystérieusement sous la mer, ou par étourderie. Il a fait une mauvaise rencontre inopinée ; il a croisé beaucoup plus fort que lui. Quelque part, quelqu'un n'en dort plus...

Yann Queffélec
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Article du Télégramme

19 juillet 2009

Dans son dernier ouvrage, Yann Queffélec crie sa conviction que c'est le Dolfijn, submersible néerlandais, qui a causé la perte du Bugaled-Breizh. Pas de révélations dans ce livre mais le poids média de Queffélec ne nuira pas au dossier.
Ces derniers jours, les médias nationaux ont fait large écho du dernier livre de Yann Queffélec, «Adieu Bugaled-Breizh», un hommage à ce chalutier bigouden dont le naufrage en Manche le 15 janvier 2004 a fait trois morts et deux disparus. Drame qui reste inexpliqué. Pas de révélations mais... «Adieu Bugaled-Breizh» fait du bruit. «Les révélations d'un livre choc» titre
même VSD dans son dernier numéro. Un brin survendu quand même. Côté com et marketing, Queffélec sait y faire et son éditeur aussi. Plus objectivement, le lecteur ne doit pas attendre de ce livre de nouvelles révélations dans l'affaire. Certes documenté, «l'Adieu» remet en lumière des éléments déjà connus de l'enquête. Éléments qui forgent l'intime conviction de l'auteur «que le Bugaled-Breizh n'est pas descendu mystérieusement sous la mer (...). Il a fait une mauvaise rencontre inopinée (...)». Le romancier revient ici sur l'hypothèse d'un naufrage causé par une croche avec le Dolfijn, ce submersible hollandais qui participait aux manoeuvres militaires de
l'Otan en Manche le 15janvier 2004. Cette piste de l'enquête, plusieurs journaux l'ont appuyée et notamment Le Télégramme qui dès le 18février 2005 y consacrait une page et sa Une. Le sentiment d'une redite peut donc étreindre le lecteur.

Si un certain sentimentalisme trouvera aussi ses détracteurs, le style combatif et incisif révèle de façon sincère le lien qui unit Queffélec à la Bretagne et à ses marins. Il traduit aussi la conviction de mensonges d'Etat dans le dossier Bugaled. L'auteur revient ainsi sur la traque
vaine du navire philippin Seattle Trader «sorti du chapeau claque de Philippe Marchand, magicien à ses heures, chef du cabinet de Michèle Alliot-Marie au ministère de la Défense».
Touché. L'auteur redétaille itou la problématique des trois radeaux de survie dont un rouge qui aurait été vu sur le lieu du naufrage: «Pas de radeau rouge sur le Bugaled, alors d'où sort-il celui-là?». Légitime interrogation.

L'auteur remet en avant le décalage entre l'heure des positions officielles des sous-marins de l'Otan et de la Royal Navy (12h53) et l'heure du naufrage (12h23). «Où donc jouait le Dolfijn à 12h23?». Déjà posée, la question sans réponse reste d'actualité. Queffélec réappuie là sur l'audition judiciaire tronquée du «pacha» du Dolfijn, le commandant Van Driel. Où est son carnet de route? Comment ses «oreilles d'or» n'ont pas entendu l'implosion énorme de la cale du Bugaled coulé en 37 secondes? Pourquoi enregistre-t-on que le Dolfijn ne doit ses traces d'éraflure et enfoncements qu'à un supposé accident de démagnétisation en Norvège?
Pourquoi ne cherche-t-on pas à mieux vérifier l'échange radio disant que le Dolfijn «had picked up two people...» (que le Dolfijn a récupéré deux personnes)?». Propos vite démentis le jour du drame mais Queffélec interroge: «Où sont-ils commandant, ces two people? Sont-ce les marins manquants du Bugaled-Breizh?».

Contactées ce vendredi, les parties civiles n'attendaient pas de neuf du livre de Queffélec. De l'armateur du chalutier à l'avocat des familles des victimes, elles sont par contre convaincues que le poids médiatique du prix Goncourt 1985 («Les noces barbares») aide à maintenir à flots un dossier judiciaire qui avait besoin d'un buzz média à quelques semaines d'un rendez-vous déterminant à la cour d'appel de Rennes. Le 6octobre prochain, si la cour confirmait la fin des investigations, le dossier Bugaled-Breizh échouerait sur un non-lieu.
Pascal Bodéré

5 questions posées à Yann Queffélec à l'occasion de la publication du livre "Adieu Bugaled Breizh" (Éd. du Rocher).