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3, La vérité en face (Les gardiens du secret, T3)
EAN13
9782700235418
ISBN
978-2-7002-3541-8
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Rageot roman (3)
Séries
Les gardiens du secret (3)
Nombre de pages
224
Dimensions
18 x 12,5 cm
Poids
242 g
Langue
français
Code dewey
804

3 - La vérité en face (Les gardiens du secret, T3)

De

Rageot

Rageot roman

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  • Vendu par Démons et merveilles
    État de l'exemplaire
    french édition - Quelques marques plis de lecture et/ou de stockage mais du reste en bon état. Envoi rapide et soigné dans enveloppe à bulles depuis France
    Format
    18x12x2cm. 2009. Broché. 218 pages. Chaque maison cache un secret les murs ont des oreilles mais la bouche cousue. Il faut poser longtemps la joue contre leur sein comme un docteur fiévreux pour les entendre respirer. A Dun-le-Palestel dans la Creuse la maison de famille du narrateur en a si gros sur le c?ur et tant à dire qu'on va la confesser pièce après pièce l'écouter se raconter souvenirs dérangés vérités arrangées les choses et les gens tels qu'ils furent les échos et les ombres qu'il en reste. Elle finira bien par lâcher cequ'elle sait. Elle sait l'histoire d'un père qui lui avait choisi de se taire
    6.50 (Occasion)

Autres livres dans la même série

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Sommaire

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5

6

7

8

9

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978-2-700-23541-8

ISSN 1951-5758

© RAGEOT-ÉDITEUR – PARIS, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays.
Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même série :

Étranges connexions
Au cœur du complot

« Les dictatures rendent les gens infantiles [...] et nous privent de ce merveilleux fardeau qu'est la responsabilité de notre destin. »

Imre Kertész, Dossier K.

Pour Gérard, son soutien sans faille tout au long de ce travail (Mais si, tu y arriveras !), son optimisme roboratif (Mais non, ce passage n'est pas nul) et ses relectures minutieuses (Là tu t'égares un peu, non ?).

Avec ma gratitude et ma tendresse.

1

Début août, fondation Fabrizzi, Cambridge,
Massachusetts, USA.

Norman Davies s'assoit devant les écrans de la pièce sécurisée qu'il a fait installer au sous-sol de la fondation Fabrizzi. Dans quelques minutes, les visages de ses six correspondants apparaîtront pour une dernière réunion à distance avant les Rencontres de Lugano.

Depuis trois nuits Norman n'a quasiment pas dormi. Le projet auquel il a consacré sa vie va se jouer dans les journées qui viennent. Il aura une semaine pour convaincre dix adolescents qu'ils ont une mission à remplir, qu'on les a conçus et élevés pour cela et qu'ils n'ont pas le droit de s'y dérober. Une gageure.e9782700235418_i0002.jpg

Dix minutes avant l'heure du rendez-vous, le visage de Nimal apparaît sur un des écrans. Il a les traits tirés, lui non plus n'a pas dû beaucoup dormir.

– Tu as mis en place tous les systèmes de protection ? demande-t-il.

– Depuis un moment.

– Les autres ne sont pas encore connectés ?

– Pas avant vingt heures.

– Je suis inquiet, annonce Nimal. Je viens de reconstituer les événements de Barcelone, il y a des choses étranges dans le comportement des jeunes.

– Lesquelles ? demande Norman , aux aguets.

– Mike n'aurait jamais dû se lancer sur les traces d'un tueur sans prévenir Jonas. En temps normal il aurait appelé à l'aide dès qu'il aurait compris ce qui se tramait, il ne se serait pas emparé seul de cette bombe au risque d'y laisser la vie et d'entraîner d'autres dans la mort... Ce comportement irrationnel ne lui correspond pas.

– Je sais, reconnaît Norman.

– Et tu ne nous as rien dit ?

Norman ne répond pas. Mais Nimal devine les raisons de son silence.

– Tu penses que l'un d'entre nous manipule les enfants à notre insu ?

– Ce ne peut être que l'un de nous. Nous sommes les seuls à connaître leurs pouvoirs.

– Et tu ne sais pas qui, bien sûr ?

– Je sais au moins que ce n'est pas toi.

– Il faut beaucoup de moyens... reprend Nimal.

– Protagoras a fourni les moyens, lâche Norman.

Nimal devient gris. Il a compris que les précautions insensées prises par Norman pour que personne ne découvre les enfants visaient surtout à les protéger de Protagoras, ce réseau d'hommes de l'ombre qui surveillent toutes les communications pour capter la moindre information qui nourrira son insatiable appétit de pouvoir.

– Il faut annuler Lugano, réagit aussitôt Nimal. Les dix seront là, à leur merci.

– Je ne crois pas qu'ils interviendront pendant les Rencontres. Ça leur convient tout à fait que nous dirigions les jeunes vers des postes d'influence. Ils savent apparemment comment les utiliser quand ils en auront besoin.

– Tu as compris comment ils s'y prennent ?

– Pas encore, avoue Norman. Mais si tu as la moindre idée, tu nous sauverais.

– Envoie-moi le détail des rapports des relais, dit Nimal, je vais y réfléchir.

Il est vingt heures, les écrans s'allument. Norman n'a pas le temps de poser de nouvelles questions. En quelques secondes, les visages de ses cinq autres interlocuteurs apparaissent.

– Merci de votre exactitude, les salue Norman.

Tous lui sourient. Norman se demande lequel de ces sourires masque une trahison : le sourire un peu crispé d'Eva qui redoute le face-à-face à venir avec les jeunes, le sourire tonique de Rachel qui n'a jamais douté de la valeur de leur projet, le regard chaleureux et précis d'Amalia qui a mis au point le réseau de protection des enfants, le sourire lisse et reposant d'Akiro qui masque sa redoutable efficacité ou celui, réservé, de Klaus qui veille jalousement, depuis le début, sur le développement des enfants ?

– Comme vous avez pu le lire dans mon dernier mail, commence Norman, ils arrivent à Lugano le 24. La séance d'ouverture des Rencontres aura lieu à dix-huit heures. Elle sera présidée par Stefania Carelli de l'université de Bologne. Il m'a semblé qu'une biologiste serait la plus appropriée pour lancer ces huit journées consacrées à l'avenir de la vie.

– C'est parfait, assure Akiro, et le dosage entre débats, témoignages, films et fêtes me semble idéal.

– Il ne fallait pas indisposer nos jeunes participants par une atmosphère trop scolaire, et puis ils doivent avoir le temps de discuter entre eux.

– Comment les as-tu logés ?

– Mike et Jonas sont dans la même chambre, Maï Li et Lucia qui ont sympathisé à Barcelone aussi, j'ai laissé Fred seule, c'est une solitaire, et les autres sont dispersés dans les chambres restantes.

– Nous risquons de voir naître de nombreuses vocations à la fin des Rencontres, note Rachel, vu la qualité des jeunes qui ont été sélectionnés et celle des intervenants.

– J'espère bien, lance Norman. Les nôtres se sentiront d'autant plus motivés. Et ces Rencontres doivent aussi être le point de départ d'un réseau dont nos jeunes seront le cœur.

– Si « nos jeunes », comme tu dis, ne s'en vont pas en claquant la porte, avertit Klaus.

– C'est ce dont je voulais vous parler aujourd'hui, poursuit Norman. Tout se jouera lors de notre face-à-face, et bien que nous ayons préparé soigneusement ce que nous voulons leur expliquer, je crains qu'ils ne nous laissent pas le temps de débiter nos discours jusqu'au bout. Dès qu'ils auront compris qui nous sommes, il faut s'attendre à un feu roulant d'accusations. C'est là que nous devrons être convaincants.

En poussant ses amis à dévoiler leurs convictions profondes, Norman espère percevoir aussi celui qui triche.

– J'aimerais que, pendant une heure, nous mesurions notre capacité de conviction. Chacun de nous jouera à tour de rôle les accusateurs, aux autres de se défendre.

– Les jeunes ne nous ménageront pas, prévient Klaus.

– Commence donc, suggère Norman, c'est toi qui connais le mieux le fond de leur âme.

Après une heure d'un ping-pong passionné, Norman est surpris de la fougue de ses partenaires. Il pensait qu'avec les années elle s'était érodée.

Mais cette séance d'entraînement ne lui a pas permis de déceler qui les trahit.

2

Les locaux de l'ICSR, Institute for Cybernetic and Semiotic Research, sont déserts, Amalia est seule devant la rangée d'ordinateurs de sa salle de communication.

Elle vient à peine d'éteindre les écrans qui la mettaient en relation avec Norman que le portable spécial qui la relie à Protagoras fait entendre sa mélodie aigrelette. Elle le laisse sonner six fois avant de décrocher. Protagoras doit comprendre qu'elle n'est pas aux ordres.

– Alors ? demande sobrement son contact.

– Comme je le pressentais, Norman a prévu un grand numéro d'aveux à la fin des Rencontres.

– En ce qui nous concerne, c'est parfait, répond l'homme de Protagoras. Les jeunes ne se méfieront plus.

– Et s'ils rejettent les projets de Norman et décident de devenir des anonymes sans influence ?

– Ça m'étonnerait, assure l'homme amusé. Ces adolescents sont trop ambitieux. Mais si c'était le cas, vous êtes là pour les ramener à la raison.

– J'essaierai, dit Amalia, prudente.

Les membres de Protagoras ont été éblouis par les personnalités de Mike, de Maï Li, de Lucia.

Ils n'ont pas encore détecté les maillons faibles parmi eux. Jonas en particulier, qui serait plutôt allergique à un destin glorieux, et qui s'est toujours montré rétif à l'influence d'Amalia. Mais ce n'est pas le moment d'en faire état.

– J'ai trouvé Norman tendu, annonce-t-elle. A-t-il...
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