L'Allemagne de 1945 à nos jours / étude comparative

Chapitre 1?>L'Allemagne sans État (1945-1949)?>La capitulation allemande est intervenue le 8 mai 1945, mais c'est depuis la déclaration du président Roosevelt à Casablanca, le 26 janvier 1943, annonçant la capitulation sans condition, que les Alliés avaient préparé le sort de l'Allemagne, une fois celle-ci vaincue.L'Allemagne en 1945 : l'interrègne?>Les accords relatifs à l'avenir de l'Allemagne ont d'abord été élaborés par le président Roosevelt, Winston Churchill et Joseph Staline. Les deux premiers ont ensuite eu pour successeurs, d'abord Harry Truman après le décès de Roosevelt (avril 1945), puis Clement Attlee vainqueur des élections britanniques (fin juillet 1945).Vers la fin de la souverainetéLors de leur première rencontre à Téhéran (28 novembre-1er décembre 1943), les trois Grands décidèrent de l'étendue des pertes territoriales de l'Allemagne dont la frontière orientale devait être délimitée par l'Oder et la Neisse. Il ne fut pas précisé s'il s'agissait de la Neisse occidentale ou de la Neisse orientale. Roosevelt proposa aussi de démembrer le pays en créant cinq ensembles territoriaux, tandis que Churchill aurait voulu séparer la Prusse des territoires du Sud.? De Téhéran à YaltaL'après-guerre fut préparé par un Comité consultatif européen. Dès sa première réunion, le 15 janvier 1944 à Londres, il proposa, pour le court terme, un projet d'occupation totale qui impliquait une division en trois zones également peuplées. À l'URSS reviendrait la partie située à l'est d'une ligne Lübeck, Helmstedt, Eisenach. Le Comité délimita une zone nord et une zone sud à l'ouest de cette ligne, sans plus de précision, car aussi bien les États-Unis que les Britanniques souhaitaient occuper le nord. Berlin devait être divisée en trois secteurs.Le plan Morgenthau élaboré par les Américains et accepté par Churchill en septembre 1944 avait envisagé, entre autres, de transformer l'Allemagne en un territoire agricole et pastoral, afin d'empêcher la reconstitution d'une grande puissance. Cependant, ce plan n'est jamais devenu la politique officielle des vainqueurs pour qui l'Allemagne serait devenue, dans ces conditions, une charge.Les trois Grands entérinèrent le découpage des trois zones d'occupation à l'intérieur des frontières de 1937 (protocole du 12 septembre). Par l'accord du 14 novembre, les Américains se replièrent sur la partie sud à laquelle fut ajouté le port de Brême. Les vainqueurs s'accordèrent aussi sur la mise en place de trois commandants en chef qui dirigeraient les zones et formeraient le Conseil de contrôle, chargé d'exercer l'autorité suprême et d'assurer l'unité d'action. Il prendrait des décisions relatives à toute l'Allemagne et dirigerait aussi le Grand Berlin occupé par les trois Grands, le tout à l'unanimité.? De Yalta à PotsdamÀ la rencontre de Yalta (4-11 février 1945), les Trois concédèrent une zone d'occupation à la France, y compris à Berlin. Elle devait être prélevée sur celles des Occidentaux. Rien ne fut arrêté sur le plan des réparations, sinon qu'elles seraient opérées au moyen de démontages et de saisies sur la production.Par le mémorandum du 23 mars 1945, les États-Unis renoncèrent au démembrement, mais envisagèrent une large décentralisation. La directive JCS 1067, adressée aux autorités militaires en Allemagne, entérinait ce point de vue tout en ordonnant de démilitariser et de dénazifier. Sur ces objectifs, les Alliés étaient d'accord, même si Staline refusait « d'assimiler la clique de Hitler au peuple allemand ».Au moment de la signature de la capitulation (8 mai) à Berlin, l'essentiel des problèmes demeurait en suspens. Les Anglais attendirent même le 23 mai pour destituer le gouvernement Dönitz dont Hitler avait fait son successeur.C'est le 5 juin seulement, aux termes d'une déclaration des quatre généraux signataires de la capitulation, que la souveraineté allemande fut abolie pour passer officiellement aux mains des Alliés. Les quatre commandants en chef prirent tous les pouvoirs, chacun dans sa zone et installèrent le Conseil de contrôle. Il n'était plus question d'organes centraux allemands : premier indice de la division future ?