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Criminels récidivistes : peut-on les laisser sortir ?, peut-on les laisser sortir ?
EAN13
9782809802115
ISBN
978-2-8098-0211-5
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
POLITIQUE, IDEE
Nombre de pages
214
Dimensions
22,5 x 14 cm
Poids
282 g
Langue
français
Code dewey
364.30944

Criminels récidivistes : peut-on les laisser sortir ?

peut-on les laisser sortir ?

De

Archipel

Politique, Idee

Indisponible
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DU MÊME AUTEUR

Presse-Justice : liaisons dangereuses, L'Archipel, 2007.

Un juge en colère : en finir avec le juge d'instruction, Le Félin/ Kiron, 2005.

L'Insécurité, Éditions des Syrtes, 2002.

Tolérance zéro : en finir avec la criminalité et les violences urbaines, Grasset, 2001.

Face aux sectes : politique, justice, État, Presses universitaires de France, 1999.

Une idée certaine de la France, France-Empire, 1998 (ouvrage collectif).

La Moralisation des marchés publics, Presses universitaires de France, collection « Que sais-je ? », 1998, avec Me Philippe Petit.

Main basse sur la justice : les années noires, de Mitterrand à aujourd'hui, Lattès, 1997.

Rapports gouvernementaux

« La Justice face aux dérives sectaires », rapport au Premier ministre, La Documentation française, juillet 2008.

« Rétention de sûreté et déclaration d'irresponsabilité pénale pour cause de trouble mental », documents législatifs, Assemblée nationale, décembre 2007.

« Le Placement sous surveillance électronique mobile », rapport, ministère de la Justice, avril 2005.e9782809802955_i0001.jpg

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ISBN 978-2-8098-0211-5

Copyright © L'Archipel, 2009.

À ma mère

Sommaire

DU MÊME AUTEUR
Page de titre
Page de Copyright
Dédicace
AVANT-PROPOS
PREMIÈRE PARTIE - LES CRIMINELS DANGEREUX
MICHEL FOURNIRET, « L'OGRE DES ARDENNES »

AVANT-PROPOS

Quel paradoxe pour notre justice de remplir les prisons de primodélinquants et de laisser sortir sans réelle garantie de dangereux récidivistes ! La France ne détient-elle pas les tristes records européens de surpopulation pénale et, plus grave encore, de détentions provisoires qui bafouent le sacro-saint principe de la présomption d'innocence ? Comment s'étonner dès lors du nombre croissant de suicides en prison d'individus qui n'ont rien à y faire ?

Il est urgent, ne serait-ce que pour éviter l'effet criminogène de l'incarcération de jeunes délinquants en contact avec des criminels endurcis, d'abolir une fois pour toutes la détention provisoire pour les auteurs d'infraction qui n'encourent pas une peine supérieure à cinq ans.

Sortons sans plus tarder de cette culture de la détention spécifiquement française au profit de mesures alternatives et tout aussi efficaces telles que le port du bracelet électronique qui a fait ses preuves et qui évite la désocialisation.

La prison doit, en effet, être l'ultime recours quand tout le reste a échoué. Cette évolution des esprits est nécessaire, elle conditionne dans le même temps les efforts de protection de la société face aux individus véritablement dangereux.

La France a longtemps cru qu'elle serait épargnée par un phénomène jusque-là plutôt réservé aux États-Unis. Il n'en a rien été, l'époque contemporaine a enfanté les héritiers de Gilles de Rais : Francis Heaulme, Michel Fourniret, Guy Georges, Patrice Alègre, Thierry Paulin, Patrick Tissier, Émile Louis ; des noms qui font frémir d'horreur. Il est difficile de déterminer le nombre précis des tueurs en série ayant sévi sur notre territoire. On peut néanmoins estimer que, sur les dix dernières années, une soixantaine environ ont été mis hors d'état de nuire. Combien en revanche n'ont jamais été identifiés quand on sait que, chaque année, quelque deux cents meurtres restent inexpliqués dans l'Hexagone ?

Qu'on ouvre son journal, qu'on écoute la radio ou regarde la télévision, il est impossible de leur échapper. Leur hypermédiatisation, au mépris de la morale et du respect dû aux victimes, suscite un engouement qui se transforme en phénomène de société.

L'histoire, la littérature, le cinéma et la presse se nourrissent de ces criminels hors norme, de ces serial killers rivalisant d'imagination dans la cruauté. La réalité dépasse même la fiction ! Des films à succès tels que Massacre à la tronçonneuse, Scream ou Le Silence des agneaux n'ont fait que s'inspirer de faits réels.

Que sait-on précisément de ces grands psychopathes ? Qu'ils sont le plus souvent des individus narcisso-sexuels organisés, qu'ils choisissent de préférence leurs victimes au hasard et qu'ils s'ingénient à masquer le côté monstrueux de leur personnalité dans leur vie en société. Ils peuvent être mariés, pères de famille et exercer des responsabilités sociales ou associatives. Leur habileté leur permet de tromper leur entourage. À chaque passage à l'acte, ils se forgent un alibi, brouillent les pistes. Ce qui n'empêche pas certains d'entre eux de laisser leur signature par un détail qu'ils sont, avec les enquêteurs, seuls à connaître.

On sait que, pour aborder leurs victimes ils font souvent mine de demander leur aide. C'est la première phase, celle de la mise en confiance. Ils engagent facilement la conversation, se montrent attentionnés. La rencontre peut s'opérer par Internet, par petite annonce ou, fortuitement, dans un lieu public. Il leur arrive parfois de proposer un travail, mais ce n'est qu'un prétexte pour attirer leur proie dans un lieu retiré, où ils peuvent se livrer à leurs fantasmes en toute quiétude. Ils aiment être craints, suppliés, faire preuve de raffinement dans les supplices avant de s'acharner sur leur victime devenue leur chose.

Ils agissent méthodiquement, selon un modus operandi bien rodé. Ils contrôlent la situation et s'appliquent à mettre en scène leurs crimes. Ils trouvent toujours du plaisir à dominer et à se donner l'illusion d'être tout-puissants en donnant la mort. Leurs passages à l'acte peuvent s'étaler sur plusieurs années. Leur sentiment de supériorité, quand ils s'emparent de la vie des autres, est en outre accompagné d'une certitude d'impunité, les serial killersétant persuadés qu'ils ne seront jamais identifiés.

Le jour où ils sont démasqués et jugés, ils sont le plus souvent, malgré la folle monstruosité de leurs crimes, déclarés responsables de leurs actes et condamnés à de lourdes peines. Car ces hommes, plus rarement ces femmes, ne sont pas des fous. Ils réalisent la gravité de leurs actes, même s'ils ont aboli toute forme de conscience morale en satisfaisant leur perversité sexuelle. Ils relèvent donc pleinement de la justice, contrairement aux malades mentaux qui, eux, relèvent de l'hôpital psychiatrique. Les premiers savent ce qu'ils font, les seconds n'en ont pas vraiment conscience.

Il convient de déplorer le peu de place laissé aux victimes lors des procès de ces monstres. On les tolère tout au plus. Qui se souvient des victimes de Guy Georges, Francis Heaulme, Patrice Alègre, Michel Fourniret, Thierry Paulin, Pierre Bodein ou Émile Louis ? Tandis que ces derniers font l'objet de toutes les attentions, toutes les études, toutes les curiosités, les victimes, elles, retombent dans l'oubli. C'est à peine si elles ont le droit à un strapontin dans ce vaste spectacle médiatique du crime où l'image et le sensationnel l'emportent sur tout le reste.

Si le public se montre consommateur insatiable et avide de sensations fortes, c'est parce qu'il est effrayé et fasciné à la fois par ces personnalités assoiffées de sexe et de sang, qui recèlent en elles l'envers trouble et inquiétant de la personnalité humaine. Michel Fourniret ou Émile Louis n'ont-ils pas été à un moment de leur vie des gens en apparence normaux, travailleurs, pères de famille, avant de basculer dans l'indicible ?

Si la raison peut concevoir, comprendre et quelquefois excuser un crime passionnel, le crime sans mobile, le crime pour le crime, la souffrance pour la souffrance représentent, pour le commun des mortels, le mal absolu. Il est symptomatique de constater que les acteurs principaux de ces macabres séries ne restent pas eux-mêmes insensibles à l'horreur qu'ils suscitent dans l'imaginaire collectif. Après leur arrestation, ils s'adaptent au rôle que leur offrent les médias. Ainsi Michel Fourniret ou Guy Georges chercheront-ils à rester maîtres de leur procès, par leurs silences, leurs atermoiements, leurs ...
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