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Format
Broché
EAN13
9782845902022
ISBN
978-2-84590-202-2
Éditeur
Arfuyen
Date de publication
Collection
Les Cahiers d'Arfuyen
Nombre de pages
203
Dimensions
20,5 x 13,7 x 1,8 cm
Poids
259 g
Langue
français

Grand choeur vide des miroirs

De

Arfuyen

Les Cahiers d'Arfuyen

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Jacques Pautard a publié un premier texte en 2006, à plus de 60 ans : Duos d'une seule voix. Quatre saisons d'un Noir "Marron" dans la Comté de Bourgogne, qui constitue une sorte d'autobiographie rageuse (éditions Cêtre): « Les choses que je conte ici, indique-t-il, étaient bien trop présentes trop pressantes trop violentes en moi que je puisse m'en distancer assez d'en faire de "la vraie poésie" [...] Le chaos, l'arythmie, l'acrobatique de mes pensées et de mes phrases - leur métissage - redisent donc à travers ces pages le décousu de ma vie réelle : celle d'être un Français à peau brune, et pire, un Comtois de couleur !... Chose qui n'a rien de trop harmonique ni poétique en soi, on peut m'en croire... »
Mais le temps de la colère est passé. Avec ce premier livre de poésie, c'est un grand souffle lyrique mais aussi une vaste vision philosophique qui saisit le lecteur. Construit autour de trois poèmes également intitulés Beatnik qui lui donnent sa tonalité, l'ensemble comporte neuf mouvements : Beatnik (La route), Parvis de Sainte-Madeleine, Les coeurs verts, Beatnik (Chez Popof), Petite ville (Vesoul), Atlas, Mélanine, La lanterne magique et Beatnik (La clef des champs). Dès les premières lignes , c'est une langue brûlante et prophétique: « Reste le cri plongeant qui ravissait mon être / devant la ligne brisée d'une route... Buste gris foudroyé / sur le genou venteux du télégraphe, comme un continuel départ / en moi... // Ô l'établi des routes par les soirs, / bruissant de l'oeuvre d'adduction, de remembrance... / Le canon double de l'asphalte luisant sous l'acier des pluies / et le râtelier d'arbres à ses flancs accouru, sa couture égarée / dans la brume des trafics, / son trousseau hors d'haleine aux rigoles, son secret répandu, sa / ceinture incendiée, / joyautant d'infini les froides perspectives... ».
Et la route est encore présente dans les tout derniers vers du livre, thème obsessionnel qui se confond avec la marche de la vie et le rythme des mots : « Oui, même poème indécis, même rêve de chair et d'os / sur la route ou sur le cahier, à longue page, à coeur serré, / vous donnant la sèche leçon d'un monde ne s'appartenant / qu'à ne jamais se devenir ; dont les bornes n'annoncent rien / que cette absence faite en homme... / Qui fut aux moelles de la route, au bout de toutes perspectives, / une grisaille qui traînait, / un chagrin qui les légendait, / une tristesse qu'on taisait... »
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