www.leslibraires.fr

Un espion en Canaan

Cécile Arnaud

Table Ronde

  • Conseillé par (Les Saisons)
    3 février 2024

    UN ESPION EN CANAAN

    Un veuf qui s' ennuie replonge dans ses souvenirs. Ceux d'un homme gris, diplomate américain qui ne s'est pas remis de la chute de Saïgon en 1973. Reclus dans sa maison de la côte Est en proie à la mélancolie, il va être subitement confronté à ce passé qui ne passe pas.
    Livre implacable d' une sombre beauté aux accents bibliques, une étrange mais magnifique lecture.


  • Conseillé par (Librairie Page et Plume)
    12 janvier 2024

    En quête de rédemption

    Michael Miller arrive à Saigon en 1973, époque où les Etats-Unis vont bientôt quitter le Viêt Nam. Ce jeune homme plutôt timide travaille dans une agence de renseignements et découvre le quotidien sur place. Il ne sait pas ce qui va se dérouler les mois suivants mais il a confiance en sa mission.
    Un jour, Ignatius Donovan, membre de la CIA lui demande des copies de documents confidentiels...
    L'écriture de David Park nous happe dès les premières lignes. Avec beaucoup de sobriété, il nous présente des hommes hantés par le passé, conscients d'avoir été dépassés par les évènements, en quête de rédemption.
    Cécile


  • Conseillé par (Les Saisons)
    11 janvier 2024

    UN ESPION EN CANAAN

    Un thriller qui n'en est pas un, bouleversant comme l'était Voyage en territoire inconnu qui paraît en poche. David Park est grand!


  • Conseillé par
    11 mars 2024

    amitié, Vietnam

    En refermant ce roman, je me suis demandée où voulait en venir l’auteur. Et puis j’ai pris le récit par la fin, et tout s’éclaire.

    Canaan désigne la Terre Promise, alors pourquoi commencer avec une histoire d’espionnage dans son propre camp pendant la débâcle du Vietnam ?

    Le personnage principal n’est pas le narrateur, gratte papier de la CIA dans les bureaux de Saïgon, mais son recruteur Donovan.

    De Donovan, nous saurons peu de choses, si ce n’est qu’il est marié au pays mais a une liaison avec la jeune Tuyen.

    J’ai aimé la logeuse de Michael le narrateur, Mme Binh qui prophétise à tous ses logés la même chose : ils ne pourront oublier le Vietnam et n’auront que des filles.

    Il n’y a que deux grands mouvements dans ce roman : au Vietnam et à la frontière avec le Mexique de nos jours. Mais chaque début de partie, Michael nous raconte que lorsqu’il était enfant, il souhaitait que son père badigeonne de sang les portes pour que l’ange destructeur épargne sa famille.

    Cette histoire biblique, je l’ai prise comme une volonté du peuple américain de ne pas être détruit par les hordes de migrants sensées les grands-remplacés. Une façon de se prémunir contre l’inconnu qui fait peur. Seule la méthode à changer : un mur est construit. Mais le sang est toujours versé.

    Vous l’aurez compris, un roman au message politique contre une Amérique qui se barricade et qui n’accueille plus en son sein, comme elle avait déjà abandonné les vietnamiens qui l’avaient aidé en d’autres temps.

    Une citation :

    J’étais frappé – et je le suis encore – par la quantité d’énergie qui a dû être dépensée dans ce monde fragmenté d’intérêts divergents et de luttes de pouvoir. Que nous soyons engagés dans les dernières affres d’une guerre extrêmement coûteuse en vies humaines n’y changeait rien : il n’y avait pas d’unité en termes d’objectifs politiques ou militaires, et on laissait de fortes personnalités ainsi que des centres de pouvoir continuer à imposer une lecture des événements inspirée de leur unique point de vue ou dictée par leurs intérêts particuliers. (p.87)

    L’image que je retiendrai :

    Celles des documents et des vêtements brûlés sur les toits de Saïgon, entrainant des nuages de neige noir.