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Jacques Lacan, 30 ans après

À l’occasion du trentième anniversaire de la disparition du psychiatre et psychanalyste français Jacques Lacan (1901-1981), les libraires du rayon sciences humaines vous proposent une sélection bibliographique.

Pourquoi Lacan

Lebovits, Anaëlle

Verdier


Jean-Pierre Cléro

Editions Ellipses

18,50

L'inconscient structuré comme un langage

Denoël

Ce volume rassemble les deux tomes de L'introduction à la lecture de Lacan : L'Inconscient structuré comme un langage et La Structure du sujet.À partir de la thèse inaugurale de Lacan, L'Inconscient structuré comme un langage expose de manière synthétique et rigoureuse les fondements théorico-cliniques de l'œuvre lacanienne. Qu'il s'agisse d'en montrer l'insertion au niveau du corpus freudien mais aussi d'en déployer les implications métapsychologiques essentielles qui président à l'articulation du plaisir, de l'inconscient et du signifiant chez le sujet parlant.La Structure du sujet explore cette dépendance du sujet vis-à-vis de l'ordre signifiant, dont l'expérience de l'inconscient ne cesse de montrer qu'elle ordonne la structure même de la subjectivité dans une aliénation mentale. Joël Dor y aborde les avancées théoriques décisives à propos du rapport entre le Sujet, l'objet a et l'Autre, et présente de manière exceptionnellement claire de nombreuses notions fondamentales, telles que le sujet, le trait unaire, la coupure, l'acte analytique, le fantasme ou la sexuation...


Quelle différence y a-t-il entre expliquer le psychisme avec des concepts, le formaliser avec des chiffres et des lettres, et le montrer avec des dessins et des maquettes ? L'utilisation de la topologie par Jacques Lacan dans les années 1960 constitue une tentative révolutionnaire de représenter le psychisme à l'aide de moyens imaginaires. Schémas à l'appui, ce livre très didactique est un outil indispensable pour mieux comprendre ce qu'est la topologerie inventée par Lacan.


entretiens de la Chapelle Sainte-Anne

Seuil

15,00

" Je parle aux murs ", dit Lacan, et cela veut dire : " Ni à vous, ni au grand Autre. Je parle tout seul. C'est précisément ce qui vous intéresse. À vous de m'interpréter. "
Ces murs sont ceux de la chapelle de Sainte-Anne. Lacan y retrouve sa jeunesse d'interne en psychiatrie. Il s'amuse, improvise, se laisse aller. L'intention est polémique : les meilleurs de ses élèves, captivés par l'idée que l'analyse fait le vide de tout savoir préalable, ont levé le drapeau du non-savoir, emprunté à Bataille. Non, dit Lacan, la psychanalyse procède d'un savoir supposé, celui de l'inconscient. On y accède par la voie de la vérité (l'analysant s'efforce de dire crûment ce qui lui passe par la tête) quand elle débouche sur la jouissance (l'analyste interprète les dits de l'analysant en termes de libido ).
En revanche, deux autres voies en barrent l'accès : l'ignorance (s'y adonner avec passion, c'est toujours consolider le savoir établi), et le pouvoir (la passion de la puissance oblitère ce que révèle l'acte manqué). La psychanalyse enseigne les vertus de l'impuissance : elle, au moins, respecte le réel.
Leçon de sagesse pour une époque, la nôtre, qui voit la bureaucratie, au bras de la science, rêver de changer l'homme dans ce qu'il a de plus profond - par la propagande, la manipulation directe du cerveau, la biotechnologie, ou encore le social engineering. Avant, certes, ce n'était pas bien, mais demain pourrait être pire.
Jacques-Alain Miller