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Librairie coiffard

Conseillé par (Librairie Coiffard)
19 août 2023

Conseillé par Célia

Edith est atteinte d'une maladie dégénérative. Elle refuse de perdre peu à peu le contrôle de son corps et prend la décision de se rendre à Bâle, en Suisse. Ici, la mort volontaire assistée est autorisée. Elle a choisi le jour et l'heure. Son mari et ses enfants l'accompagnent dans un ultime périple en voiture, qui n'est pas sans rappeler les road-trip en famille qu'ils faisaient au moment des vacances scolaires. De chapitre en chapitre, les points de vue se succèdent et chacun exprime ses doutes, raconte ses souvenirs, dévoile ses peurs face à cette fin qui se profile.
Il se dégage beaucoup de tendresse, d'amour et de bienveillance dans ce roman court et particulièrement émouvant. Coup de cœur.

Conseillé par (Librairie Coiffard)
19 août 2023

Conseillé par Stéphanie

Le roman s'ouvre sur une prière et un baptême sordide : Enzo Brunet, étudiant, se verse un bidon d'essence sur la tête en direct sur les réseaux sociaux, il ouvre son Zippo et s'immole. Avant ce geste fatidique, il a accusé et nommé les responsables de son geste.
À l'Élysée, la présidente, surnommée la Mazurka, ordonne qu'on fasse tout pour minimiser le suicide et faire oublier les noms des accusés ; elle en connaît certains personnellement.
La France s'échauffe, la tension monte.
Dans ce contexte social, politique et économique à la limite de l'explosion, le lecteur découvre d'abord Sabrina. Cette institutrice divorcée qui désepère de voir sa fille adolescente s'éloigner d'elle, est bouleversée par une scène qui s'est déroulée en classe avec un enfant prénommé Tom. Elle sent que tout s'effondre, elle n'a plus le goût d'exercer ce métier et songe à démissionner.
Paul, lui, est issu d'une famille bourgeoise et aimante. Il a brillamment réussi son doctorat mais se sentant incapable de vivre dans la société qu'on lui proposait, il a décidé de s'installer en Ardèche, loin des hommes et de la ville. Après avoir passé un CAP de boucher, il travaille désormais au rayon boucherie du Super U (ou équivalent) du coin.
Paul a un ami : Aurélien. Un agriculteur qui trime sur la terre de ses ancêtres, une terre à laquelle il tient plus que tout au monde. Mais jusqu'à quand pourra-t'il porter sa ferme à bout de bras se demande-t'il.
Ces trois personnages, Sabrina, Paul et Aurélien vont chacun être impacté pour des raisons différentes par le suicide d'Enzo Brunet.
"La peau sur la table" est écrit comme s'il y avait une urgence, avec un rythme dans la phrase, porté par les interrogations des personnages. Leurs efforts et leur inadaptation à cette société de consommation entraîne inexorablement le lecteur vers une envie de soulèvement. Marion Messina porte un regard sans concession et certainement nécessaire sur nos vies d'après-demain.

Juliette Oury

Flammarion

19,00
Conseillé par (Librairie Coiffard)
19 août 2023

Conseillé par Manon T et Stéphanie

Ce matin-là, comme tous les matins, Lætitia et Bertrand font l'amour consciencieusement en écoutant les infos, tous les experts s'accordant à dire que le rapport matinier est excellent pour le métabolisme. Mais Lætitia est perturbée par un flash info annonçant l’arrestation de la Reine Claude par la Brigade des Mets. Cette femme de 75 ans était recherchée depuis des années, accusée d'être la souteneuse de cuisines clandestines. Un fait divers à faire rougir puisque dans le monde imaginé par Juliette Oury, le rapport au sexe et à la nourriture a été complètement inversé. Adieu poêles, casseroles, cuisines et salles à manger ! Désormais on se nourrit exclusivement de barres nutritives sans saveur et sans odeur, les restaurants ont laissé place aux bordels, on organise des soirées "à la baquette" avec des menus sexuels variés, les plans cul rapides remplacent les pots entre potes sur les terrasses de café et on ne trouve de l'alimentation que dans un rayon bien caché du Pornoprix du coin. Seulement voilà, Laetitia, pourtant très sage habituellement, est prise de crises de faim. Depuis qu'elle a entendu ce flash info, le souvenir du goût de la mûre dévorée en secret à la campagne quand elle était enfant la fait à nouveau saliver. Va-t'elle tromper Bertrand en allant prendre des cours de cuisine clandestine ? C'est un premier roman et l'idée de Juliette Oury est délicieusement irrévérencieuse. C'est l'histoire originale d'une femme prenant le chemin de l'émancipation et de la désobéissance.

Conseillé par (Librairie Coiffard)
19 août 2023

Conseillé par Stéphanie

C'est le 24 décembre 2018 que Mehdi, normalien, professeur de latin au lycée Henri IV, divorcé, père de Jilal qui vit aux USA et de Nohra, jeune vegan engagée dans bien des combats, voit apparaître pour la première fois le fantôme de Rachid Taha. Un fantôme qui vient s'assoir en face de lui dans le bus 96. Pourtant Rachid Taha, star du Raï, est bien mort il y a quelques mois, Mehdi le vérifie immédiatement sur son téléphone.
À partir de ce jour-là, Rachid Taha s'installe dans la vie de Mehdi. De manière chronologique, comme dans un journal, Mehdi confie son quotidien, ses souvenirs d'enfance au Pays Basque, ses relations avec son ex-femme Cécile, ses amitiés, les difficultés qu'il rencontre avec ses élèves. Tout ça avec un ton désopilant, à la fois piquant et détaché. Avec l'entourage de Mehdi, le lecteur s'interroge sur la santé mentale du bonhomme. On se laisse prendre par ce personnage attachant qui, sous airs cyniques, n'en aborde pas moins un grand nombre de sujets de société. Le retournement final est très réussi et émouvant.

Neuf 17,00
Occasion 13,27
Conseillé par (Librairie Coiffard)
19 août 2023

Conseillé par Stéphanie

Un type d'une soixantaine d'années arpente la Gare Saint Lazare et son quartier. De manière introspective et anaphorique, il fait le constat de tout ce qu'il ne fera plus jamais depuis ce lieu de passage qui a bien changé depuis son adolescence hormis le fait qu'il est toujours un lieu de passage. Habitant Asnières avec sa mère et sa sœur, il a beaucoup fréquenté cette gare. Les souvenirs affluent, nostalgiques, amers, blessés, rarement heureux. Il évoque ses rencontres, les amants de sa mère, les amitiés et amours éphémères.
Presque malgré lui, le lecteur se laisse happer par les méandres intérieures de l'écrivain. Sa gare Saint Lazare est la vieille cicatrice douloureuse d'une blessure profonde provoquée par une mère célibataire et dépressive.