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  • Conseillé par (Librairie La Femme Renard)
    9 juin 2020

    Qui dit soleil, dit chaleur, voyages, sable et cocotiers ! Souvenez-vous, la dernière fois je vous avais emmené en Inde. Cette fois-ci, nous partons en Polynésie française, mon autre pays de coeur.
    Avec un roman policier, "Le bûcher de Moorea" de Patrice Guirao qui a pour toile de fond les paysages paradisiaques de Moorea, une petite île située en face de Tahiti.
    Après quelques pages, je vous avouerai que j'étais un peu déroutée: deux histoires qui se croisent et s'entremêlent, beaucoup de métaphores poétiques qui cassent un peu le rythme. Mais peu à peu, la lecture est devenue plus facile et agréable et je me suis laissée embarquer dans ce polar un peu surréaliste grâce à notre duo d'enquêtrices sympathiques et attachantes, Lilith et Maema, deux jeunes "vahine" (femmes) qui font face à des crimes sordides et affrontent Nael, un personnage cynique et cruel.
    Et puis surtout, cela m'a fait revenir quelques années en arrière: les paysages, le parfum enivrant du Tiare (fleur emblématique de la Polynésie), l'extrême gentillesse des Polynésiens et leur attachement profond pour leur terre et leur culture. Une Polynésie pas toujours idyllique mais ô combien envoûtante et attachante!
    Patrice Guirao signe ici un polar "noir azur". Ce n'est pas simplement et je le cite, un roman policier qui se passe sous des cieux tropicaux, c'est aussi une alternative et l'expression d'une réalité de la vie sous les tropiques. Un genre qui doit encore trouver sa place dans la grande famille des Polars.
    Patrice Guirao fait partie de ces auteurs ultramarins de talent qui gagnent à être connus en Métropole. Il a longtemps été publié par les éditions "Au Vent des Iles" et je salue son entrée dans la collection "La Bête noire" chez Robert Laffont

    Sophie I.


  • Conseillé par
    7 avril 2021

    policier, Polynésie

    C’est parce que ma librairie préférée avait fait un coup de coeur de ce roman policier que j’ai découvert le polar « noir azur ». Le concept : une spécificité de l’insularité pacifique.

    Ce roman, le premier d’une série mettant en scène Lilith Tereia photographe, se déroule entre Tahiti et Moorea.

    Deux histoires s’imbriquent : celle d’un bûcher sur l’île soeur de Tahiti sur lequel ont été retrouvé des membres de touristes indonésien, et celle de Naël qui vient sur l’île pour retrouver Ariane son ex-femme. Sauf qu’Ariane a été l’amante de Lilith.

    Car au paradis, l’enfer existe aussi.

    J’ai aimé découvrir un peu de la culture polynésienne en lisant ces pages (le mana plus ou moins puissant) ; quelques mots de vocabulaire (vini pour téléphone).

    Un polar qui flirte avec l’irrationnel. Songé : Naël découvre un rat qui parle et qui l’accompagne dans sa recherche.

    J’ai tout aimé dans ce polar : les eaux chaudes du lagon, mais aussi les pluies diluviennes ; les noix de coco farceuses et un certain côté magique.

    Mais aussi le carnage des indonésiens en Papouasie qu’aucun média ne rapporte. Et l’auteur ne nous prive d’aucun détail.

    Une série prometteuse dont je ne manquerai pas de lire la suite.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Raymond, l’oncle de Lilith, qui prépare sa pirogue pour aller pêcher à 4 heure du matin.

    https://alexmotamots.fr/le-bucher-de-moorea-patrice-guirao/


  • Conseillé par
    17 juillet 2020

    Le bleu turquoise des lagons, les plages de rêve bordées de cocotiers, une certaine douceur de vivre...Bienvenue à Moorea, le paradis sur terre. Une image de carte postale perturbée par un bûcher monstrueux, infernal. Sur le marae de la vallée d'Oponohu, un promeneur a trouvé des corps calcinés. Têtes, bras et jambes ont lentement brûlé dans ce lieu sacré du peuple tahitien. C'est Lilith, la photographe, et Maema, la journaliste, qui sont chargées de couvrir l'affaire pour La Dépêche. Fortes de leur amitié avec Kae, le gendarme local, les deux jeunes femmes ont accès à des informations de première main. Meurtre rituel ? Cannibalisme ? Crime crapuleux déguisé ? Les hypothèses sont nombreuses et Lilith est bien décidée à faire toute la lumière sur cette étrange mise en scène.
    A des milliers de kilomètres de là, en métropole, Nael, tueur en série de son état, est lui aussi confronté à un inquiétant phénomène. Alors qu'il vient de supprimer une vieille fermière et un témoin gênant, il découvre le cadavre de son ex-femme dans la maison de sa victime. Pire ! La morte tient entre ses mains une photographie de lui qui pourrait bien le compromettre en cas d'enquête de police. N'écoutant que son instinct de survie, il embarque les trois corps pour les cacher dans un lieu connu de lui seul. C'est là, de l'autre côté de la frontière espagnole, qu'il fait la connaissance de Gaspard, un rat doué de la parole qui devient son compagnon de route. Aiguillés par d'autres photos retrouvées chez la fermière, ils s'envolent pour Tahiti où Nael semble avoir vécu avec Ariane, bien qu'il n'en garde aucun souvenir...

    Première découverte de Patrice Guirao, créateur du concept de polar ''noir azur'', un roman policier mêlant le noir au bleu des îles. Dans Le bûcher de Moorea, il nous emmène à Tahiti, sur la petite île de Moorea pour un roman qui flirte avec les traditions tribales et le gore des tribulations d'un tueur en série. Ceci posé, on se retrouve avec un polar un peu bancal qui porte mal son nom. Certes, bûcher il y a mais l'enquête qui en découle passe très vite au second plan pour laisser la place aux tribulations de Nael et de son rat parlant. Et c'est bien dommage ! Car toute la partie tahitienne est vraiment intéressante, cette partie du monde ayant été peu explorée par le monde du polar. Guirao nous propose une photographie historique et sociologique de ces îles du bout du monde, mettant en avant ses beautés naturelles, la richesse de son patrimoine ancestral, sans omettre pour autant les problèmes sociétaux d'une population qui a bel et bien été colonisée et dont la jeunesse part à la dérive. Malheureusement, l'histoire alambiquée d'un Nael carrément barré en recherche d'identité vient parasiter ce qui faisait le sel du roman. Lui et son rat, dans une intrigue secondaire ennuyeuse, n'apportent rien à un récit qui méritait d'être approfondi.
    Bilan mitigé pour ce polar déséquilibré dont on retiendra pourtant le cadre dépaysant et le duo féminin d'enquêtrices atypiques et complémentaires. Et en bonus, l'oncle de Lilith, tahitien pur jus, un sage vieillard, philosophe et attachant.