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  • Conseillé par (Librairie Charlemagne Toulon)
    4 février 2016

    Pousuivre des ombres

    Ce livre m'a marqué par son style, sa forme, l'histoire. L'auteur s'y livre corps et âme. ça a fait écho en moi. Est-ce une délivrance ? Se délivrer du poids qu'on a porté toute sa vie. Est-ce que l'écrire le rend plus supportable. Est-ce qu'en écrivant on pardonne ? On pardonne à sa mère, aux souffrances qu'elle n'a pas su gérer, à ceux qui les ont occasionnés, à celles qu'elle nous a léguées....
    Ce livre m'interroge sur le pouvoir de libération de l'écriture. Il me rappelle aussi à ce qui nous lie, les liens familiaux dont on hérite et tout le bagage émotionnel qui va avec. Est-ce un risque de se livrer de la sorte ou une force ? On poursuit des ombres, pour les laisser s'évanouir non pas dans l'oubli mais en pâture sur les étales de librairies


  • Conseillé par (Fontaine Auteuil)
    17 septembre 2012

    Rien ne s'oppose à la nuit

    Dans son dernier livre, Delphine de Vigan plonge au cœur de sa mémoire familiale, dans un récit qui évoque la vie et le suicide de Lucile sa mère, troisième enfant d'une grande fratrie. Elle y décrit un très beau portrait de sa relation mère/fille à travers les témoignages des uns et des autres, de photos et de documents dans une enquête haute en couleur et en douleur où l'on découvre la maladie de Lucile, diagnostiquée bipolaire à l'âge de 30 ans. Ce roman autobiographique, où l'auteure reste en retrait dit tout de sa famille, c'est maitrisé, avec une écriture simple mais extrêmement sensible et poignante. On en ressort bouleversé.


  • Conseillé par (Fontaine Sèvres)
    17 septembre 2012

    Rien ne s’oppose à la nuit

    Dans ce récit-roman, l’auteur nous déroule la vie de sa mère, Lucile,  enfant mannequin vedette noyée au milieu d’une fratrie de neuf enfants. Puis les morts se succèdent, accidentelles puis suicidaires elles frappent inéluctablement toute la famille dans la tragédie. Lucile plonge alors dans une dépression qui atteindra son paroxysme avec des crises de paranoïa qui forceront la narratrice à l’interner. L’auteur nous raconte la vie de sa mère, trop belle et trop fragile, les implications terribles qu’elle a eu dans sa propre vie et comment elles ont essayé de se construire malgré tout. Un très beau livre porté par une écriture pleine d’affection et de réalisme, un regard d’une fille envers sa mère.


  • Conseillé par (Librairie Hisler)
    21 juin 2012

    Loin des textes nombrilistes, Delphine de Vigan offre une écriture intimiste, tout en pudeur et retenue!

    La mère de Delphine de Vigan s'appelait Lucile. Elle est retrouvée morte par sa fille un mercredi matin. Elle s'est suicidée.
    Ce livre parle de Lucile: son enfance "idyllique" dans une famille nombreuse pourtant entachée de moments sombres et troublants; sa vie de femme malade; sa relation avec ses filles entre amour et souffrance.
    Ce livre parle aussi de Delphine: son enquête pour redécouvrir sa mère; sa perte; sa relation avec sa mère qui varie au gré des crises.


  • Conseillé par (Librairie Athenaeum)
    22 décembre 2011

    poignant et profond

    C'est un roman plein de profondeur qui nous entraîne malgré nous dans un univers sombre. L'histoire, parce que vraie, est vraiment... incroyable, révoltante, horrible, merveilleuse... un peu de tout ça à la fois. L'écriture est maîtrisée. Une bonne dose d'émotion, une belle leçon de vie, un magnifique hommage d'amour entre un mère et sa fille.


  • Conseillé par (Librairie La Galerne)
    21 février 2013

    Dans ce texte aussi personnel que poignant, Delphine de Vigan rend un magnifique hommage à sa mère en tentant de défaire les nœuds de sa propre histoire. De l'autofiction, certes, mais avec tellement de pudeur et de sincérité que ce récit trouvera forcément un écho en nous.


  • Conseillé par
    8 décembre 2011

    Voilà enfin que ce roman tant attendu est parvenu entre mes mains et devant mes yeux. Devant les critiques dithyrambiques de la blogosphère, je vais émettre un bémol.

    Oui, ce roman, ou plutôt, pardon, ce récit d'une vie, est bouleversant. Pourtant, de la vie de Lucile, je n'ai lu que des blancs. A quoi pensait-elle quand son regard était "ailleurs" ? (Allez, je vous vois arriver : sa fille dit elle-même qu'elle récolte des témoignages et qu'elle ne veut surtout pas romancer. Certes, mais nous ne saurons pas grand-chose de la jeunesse de sa mère). Sa personne s'inscrit dans l'absence, le vide, déjà.

    Oui, ce livre parle de la folie de sa mère. Mais ce n'était finalement pas sa fille aînée la plus proche d'elle lors des crises, avant et après. Elle a très vite pris ses distances. Je ne lui en veux pas, j'ai fait la même chose.

    Alors pourquoi choisir d'écrire si rapidement sur la mort de celle qu'elle connaissait si peu ? Pour s'en libérer ? On ne s'en libère jamais tout à fait. L'auteure arrive à une chouette conclusion, mais si l'on a soi-même été un tant soit peu été confronté au problème, il y a longtemps que l'on en a tiré la même déduction.

    Au final, j'ai bien aimé la comparaison avec les toiles noires de Pierre Soulages. Le "personnage" de Lucile s'inscrit "par défaut" et brille par reflets, grâce aux réflexions des autres.

    Je reconnais tout de même que le travaille qu'a entreprit l'auteure, je ne l'aurai pas fait : remuer ciel et terre pour tenter de comprendre le geste fatale de sa mère. Briser les tabous familiaux, faire remonter les vieilles rancunes et les anciens drames. Je lui tire donc mon chapeau.

    J'ai trouvé qu'il manquait plein des choses dans ce récit : les voix masculines (le père de l'auteure, entre autre, qui aurait pu, lui aussi, apporter son éclairage).

    Mais je comprends maintenant aussi un peu mieux pourquoi ce roman n'a pas reçu le Prix Goncourt.

    L'image que je retiendrai :

    Bizarrement, celle de la couleur noire, comme les toiles de Soulages et le pull sur la couverture. Pourtant, c'est un roman qui m'a paru très lumineux.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2011/11/14/22666767.html


  • Conseillé par
    14 octobre 2011

    Un roman bouleversant!

    Dans cet ouvrage qui se situe entre roman et autobiographie, Delphine De Vigan raconte sa famille et plus particulièrement sa mère, et cherche à comprendre sa personnalité obscure, ses souffrances et les causes de sa chute dans la folie.

    Plusieurs parties forment le récit, à travers trois époques différentes :
    La première partie met en scène la mère de l’auteure, Lucile, lorsqu’elle est enfant. Le récit se fait grâce à des témoignages de la famille, et des cassettes que Georges, ce père aimant et tyrannique a laissées, et dans lesquelles il confie des passages de sa vie.
    La deuxième partie nous raconte Lucile jeune femme. Le récit est alors mêlé de témoignages toujours mais également de souvenirs de l’auteure alors qu’elle était enfant.

    La dernière partie concerne Lucile en tant que grand-mère et ses dernières années.

    Le travail de l’auteure est énorme et ressemble parfois à une enquête. Elle questionne, déterre des souvenirs souvent douloureux, retrouve des écrits, confronte les différentes versions d’une même histoire…
    Et tout ça, en plus de la souffrance que cela lui impose, lui fait se poser des questions sur l’héritage familial :
    Quelle est la part d'obscurité que sa mère leur a légué, à elle et sa sœur ?
    De quelle manière le passé joue sur notre personnalité?

    et sur l’écriture :

    Quelle est la part de vérité et de subjectivité dans ce qu'elle écrit, dans ce que lui raconte ses oncles et tantes?
    A-t-elle le droit de mettre sa mère et sa famille en scène?
    Quelles en seront les conséquences?
    Quelle est la limite dans l’écriture, entre le réel et la fiction ?
    "Je n'avais que des morceaux épars et le fait même de les ordonner constituait déjà une fiction."

    J’ai eu beaucoup de mal à écrire mon avis tellement ce livre m’a bouleversée…
    L’écriture est juste, sobre et d’une puissance incroyable.
    La nostalgie, la souffrance et la mort imprègnent le récit et à travers les zones d’ombre et les non-dits, nous découvrons ce besoin sauvage qu’a l’auteure de comprendre pourquoi sa mère était tellement en souffrance et comment une famille apparemment unie et heureuse peut cacher en elle les racines d’un mal qui mène à la folie, des démons qui détruisent une vie…
    Cela fait une semaine que je l’ai terminé et il me hante… Je ne cesse de regarder sa couverture, cette femme très belle et très sombre, dominée par une souffrance que l’on ne peut lui enlever …
    Il en faut du courage pour écrire un tel livre… Il transpire l’incompréhension, la souffrance et l’amour… Il m’a assommée, bouleversée…
    C’est un bel hommage que Delphine De Vigan rend à sa mère…

    « Car au fond je sais que Lucile est toujours restée suspendue au-dessus du vide et ne l’a jamais quitté des yeux. »

    « … il me semble que Lucile n’a rienaimé tant que boire, fumer et s’abîmer. »


  • Conseillé par
    17 août 2011

    Quand j’ai commencé ce livre, je l’ai lu jusqu’à la dernière page en une journée. Dans ce nouveau livre, Delphine de Vigan nous parle de sa mère Lucille. Un livre dont j’ai porté l’histoire durant plusieurs jours.
    Lucille, la mère Delphine de Vigan s’est suicidée à l’âge de soixante et un an, en 2008. La nécessité d’écrire sur sa mère s’est imposée d’elle- même. Un sujet « casse-gueule » comme le dit l’auteure. Car écrire sur soi, sur sa famille c’est s’exposer publiquement. Même si deux de ses précédents romans était basés sur son expérience personnelle, ici, elle écrit ouvertement. En toute sobriété et tout en sensibilité.

    Pour écrire sur sa mère, elle a passé des heures à écouter son oncle, ses tantes, récolter leurs souvenirs et leurs témoignages. Elle déroule la vie de Lucille en commençant par celle de ses grands-parents. Lucille née en 1946 était la troisième enfant d’une fratrie de neuf enfants. Une famille avec ses moments de bonheur et ses drames. Lucille sera marquée à tout jamais par la mort accidentelle d’un de ses frères, puis le suicide de deux autres. Lucille, le belle Lucille, une enfant renfermée puis une adolescente qui cherchera la liberté. Fuir ses parents pour accéder à l'indépendance. Des parents dont les attitudes surtout celles du père seront sujet à bien des questionnements. Et puis, la maladie qui se déclare. Une maladie mentale qui la fait commettre des actes insensés. Elle sera internée, suivie en hôpital psychiatrique. Delphine de Vigan explore la mémoire familiale, cherche à comprendre si la maladie couvait déjà en Lucille.

    Sans pathos, Delphine de Vigan nous livre la vie de Lucille et la sienne. Comment elle s‘est retrouvée adolescente à devoir anticiper les rechutes de sa mère. A gérer le quotidien. Puis adulte, à être aux aguets. En parallèle, elle raconte la genèse de ce livre, la peur de s’y mettre ou de fausser l’image de sa mère. L’histoire d’une famille avec des drames, des sujets douloureux, sensibles. Ce livre m’a fait penser à ma propre famille, aux kyrielles de suicides, de maladies et de dépressions. A ce lourd héritage que l’on porte malgré soi et aux questions qui nous effleurent quand on regarde ses enfants.

    Le terme de coup de cœur ne peut pas s’employer, ce serait un euphémisme. Un livre tout simplement magnifique. Sobre, sensible et tout en pudeur. J’ai vibré, j’ai été émue, j’ai pleuré... Delphine de Vigan rend à sa mère le plus bel hommage qu’il existe.