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Le mystère Sherlock

J.M. Erre

Buchet-Chastel

  • Conseillé par
    15 août 2013

    humour, policier

    J'avais beaucoup aimé "Prenez soin du chien" du même auteur.

    L'auteur fait encore mieux dans le registre de l'humour, alternant les comparaisons loufoques avec des descriptions de haut vol.

    Sans oublier mon chouchou, le personnage de Sherlock Holmes que les érudits universitaires s'obstinent à prendre pour une personne en chair et en os, inventant les hypothèses les plus folles. Tout en se battant comme des chiffonniers pour un poste à la Sorbonne.

    Bref, j'ai passé un agréable moment au milieu des références sur le personnage sociopathe si admiré.

    L'image que je retiendrai :

    Celle des 8 cadavres dans la chambre froide, alignés, attendant le suivant sur la liste.

    http://motamots.canalblog.com/archives/2013/07/27/27515591.html


  • Conseillé par
    13 janvier 2013

    Drôle

    Version parodique des aventures de Sherlock Holmes et des Dix petits Nègres d'Agatha Christie (même dans l'ordre des victimes), ce roman loufoque m'a fait éclater de rire pendant les 75 premières pages. Les situations sont parfois dignes d'une farce, et la manière dont elles sont racontées par l'auteur sont savoureuses. Quant aux personnages caricaturaux, ils se prêtent à la moquerie tout comme à la tendresse:

    Ses parents tremblent encore au souvenir des dégâts occasionnées par la terrible biliothèque rose; ces années où l'enfant, après avoir intégré l'intégrale de la série OUi-Oui, affirmait être un pantin de bois et exigeait d'être ciré toutes les semaines.

    J-M Erre se moque de ces universitaires qui vivent dans d'autres sphères que nous et dont la vie tourne autour de Sherlock Holmes, personne réelle pour eux, sur laquelle ils essaient encore de trouver des informations inédites (il serait par exemple le père d'Arséne Lupin). Mais c'est aussi un vrai jeu de Cluedo dans lequel, comme dans les romans mettant en scène Sherlock Holmes:

    l'énigme qui nous est proposée réside moins dans l'identité du coupable que dans celle du détective.

    Nous sommes ici dans un jeu et l'auteur nous prévient:

    Le roman policier est un jeu de faux semblant où l'auteur tient le rôle inverse de celui du détective: il ne cesse de brouiller les pistes, de dissimuler des preuves et de mener le lecteur dans des impasses pour que le criminel achappe à sa sagacité. L'auteur est toujours le complice du coupable. Et il est aussi un traîte qui lâche systématiquement son comparse à la dernière page...

    J'ai beaucoup aimé l'humour, l'hommage aux Dix Petits Nègres et à Arthur Conan Doyle, les élucubrations des universitaires et surtout le dénouement mais je me suis parfois lassée du côté loufoque et il m'est arrivé de m'ennuyer ou de trouver que c'était un peu too much. Et sachez-le, l'explication de ce roman se trouve dans les paroles du caporal Flipo (ou pas):

    J'ai bien fait de ne jamais ouvrir un livre de ma vie! Je savais bien que la lecture, c'était dangereux.


  • Bien sympathique

    Difficile de vous dire après coup de façon objective à quoi je m’attendais, mais une chose est sûre : je suis ravie par cette découverte. Prenez des experts de Sherlock Holmes – pour ne pas dire des fans obsessionnels – enfermez les 3 jours dans un hôtel loin de toute civilisation. Très vite les choses se gâtent et dégénèrent. Les morts suspectes s’accumulent et la paranoïa s’installe. Un meurtrier implacable est parmi eux, mais qui est-ce ?

    Ce roman est à mon sens plus un thriller qu’un policier, car il n’y a aucune enquête à proprement parler. Et c’est ce qui fait tout le charme de ce livre. On ne suit pas l’enquêteur sur les lieux des crimes après le déroulement des événements. Non, on vit ces trois jours de psychose en même temps que les malheureuses victimes. Grâce, principalement, au journal « de bord » d’une jeune journaliste qui s’y trouvait et des diverses notes prises par les universitaires. Le début est un peu lent car on y présente les différents protagonistes, mais dès le premier meurtre le rythme s’accélère considérablement et il est impossible de lâcher le livre avant de connaitre le fin mot de l’histoire.

    Justement, en parlant du dénouement … Je ne peux évidemment pas beaucoup préciser ma pensée sans tout dévoiler. Cependant je peux vous dire que j’ai été totalement abasourdie par les révélations finales et les conclusions de l’enquêteur. Je m’attendais bien à tout sauf à ça ! Et alors qu’on est encore un peu sonné par cette fin, l’auteur en rajoute dans l’épilogue et sème le doute dans l’esprit du lecteur. Impossible au final de savoir qui a raison ou tort, c’est au lecteur de trancher. Le genre de fin que je n’aime pas du tout … on ne sait finalement pas clairement quelle est la vérité, même si personnellement j’ai ma petite idée.

    Pour ce qui est des personnages, on peut dire que ce sont des originaux. Des universitaires oui, mais légèrement excentriques … et un peu fêlés aussi. Leur passion pour Sherlock Holmes les aveugle et les rend par là même tout à fait uniques. Car ils puisent dans l’univers holmésien ce qu’ils veulent y voir, ce qui leur manque dans leur vraie vie … ce qui les rend encore plus intéressants à suivre. J’ai particulièrement apprécié Oscar et Audrey, deux jeunes gens attachants et qui ont l’air de ne pas vraiment savoir pourquoi ils se trouvent embarqués dans une telle aventure.

    En conclusion, une bonne lecture et une belle découverte. Je me suis plongée avec plaisir dans cet huis-clos des plus angoissants. La tension et le suspens sont là, les personnages sont tous des suspects idéals … jusqu’à ce qu’ils se fassent tuer, évidemment.


  • Conseillé par
    2 février 2012

    Un éminent colloque se déroule à l’hôtel Baker Street à Meiringen (charmant petit village Suisse que tout bon holmésien se doit de connaître). A cause d’une avalanche, dix universitaires et une serveuse se retrouvent coincés dans l’hôtel durant quatre jours. A leur arrivée, les secours découvrent dix cadavres dans la chambre froide. La onzième personne n’ayant pas survécue à l’entrée fracassante des pompiers (quelle idée aussi de rester derrière une porte d’entrée)…Une question : que s’est-il passé durant ces quatre jours ?

    A l'issue de ce rassemblement (très privé), le professeur Bobo allait annoncer le nom de celui ( ou celle) qui accèdera à la prestigieuse chaire d’holmésologie de la Sorbonne. Chacun présentant son travail et ses découvertes devant ses confrères. Le tout étant d'impressionner le professeur et de se le mettre dans la poche. Rivalités, coups bas, atouts féminins...chacun usant de méthodes plus ou moins douteuses. Certes, mais de là à tuer ? Le commissaire arrivé rapidement sur les lieux découvre des notes détaillant ce qui s’est déroulé durant ces quatre jours. Le tueur était-il la onzième personne ?

    Si JM Erre comme toujours nous offre des personnages irrésistibles, ce roman possède une intrigue digne d’un roman policier. Les heures défilent, les cadavres s’accumulent et la tension au sein de survivants monte en crescendo. On se glisse dans la peau des différents personnages et c’est jubilatoire ! Qui est le tueur en série : le holmesien beau gosse ou celui qui communique avec le Maître grâce à la prise de cocaïne ? Les situations sont burlesques, loufoques avec crêpages de chignon entre les deux membres féminines. J’ai rigolé et travaillé mes abdos, le bonheur ! Les références à l’œuvre de Conan Doyle sont nombreuses et émaillent l’ensemble du récit. Pour prétendre à devenir holmésienne, je vais devoir attendre car je n’avais pas deviné le fin mot de l’histoire…

    Du grand JM Erre anti-morosité et jubilatoire ! Bienvenue dans le monde de la fine fleur des holmésiens et dans celui de l'auteur pour ceux et celles qui ne le connaissent pas !