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Alex-Mot-à-Mots

https://alexmotamots.fr/

Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Conseillé par
8 février 2018

adolescence, tragédie

La douceur du bassin d’Arcachon, ses tons bleus, ses fruits de mer, ses magnifiques villas et leurs habitants sans difficultés financières.

C’est dans ce décor qu’arrivent Justine la narratrice et sa mère depuis l’Alsace. Le couple de parents se déchirait sans cesse et la mère est venue retrouver le souvenir de vacances idylliques.

Elles sont logées dans la grande maison de l’employeur de la mère de Justine, Paul. Son fils Theo se prend d’amitié pour la jeune fille du même âge et la fait entrer dans sa bande, surnommée Les Indifférents.

3 belles années attendent Justine avant le drame qui point au fil de chapitres insérés dans la narration.

J’ai retrouvé avec plaisir la plume de Julien Dufresne-Lamy qui m’avait charmé son précédent roman Deux cigarettes dans le noir.

Ce fut un vrai dépaysement de lire le bassin au fil des étés, ses couleurs, ses odeurs.

Ce fut un régal de découvrir Justine et sa soif de découverte et de liberté.

J’ai aimé sentir la tension montée au fur et à mesure de la découverte du drame ; au fur et à mesure de la découverte de l’histoire de sa mère et des parents de la bande. Leurs relations 20 ans auparavant, et les répercussions sur leurs enfants.

Le milieu aseptisé dans lequel évolue la bande m’a mis mal à l’aise, où toutes les difficultés sont aplanies, les parents peu présents, et les enfants laissés à eux-mêmes. L’argent ne simplifie pas la tâche des parents.

Les amours de Justine m’ont ému, et ses conséquences fracassantes m’ont atterrées.

Chaque roman de cet auteur, chacun fort différent, suscite toujours en moi des émotions fortes.

L’image que je retiendrai :

Celle de la robe verte de la mère de Justine qu’elle porte en début et en fin de roman.

Conseillé par
8 février 2018

Bretagne, policier

Déjà la 5e enquête du sublime chat Catia qui l’emmene cette fois à Pont-Aven sur les traces des impressionnistes et d’un tableau disparu de Gauguin.

De très belles femmes autour du mort, qui ne l’est pas tant que ça, et flic celte et journaleux perdent la tête.

Heureusement, Catia l’a bien sur ses épaules, enfin son scapula.

Encore une fois j’ai ri des aventures de Catia super-flic qui finalement dort peu pour un chat.

Un peu soupe-au-lait, ses maîtres l’amadouent facilement avec du bon poisson.

Mais quel flaire hors-pair. Et puis les bipèdes en profite pour nous glisser les bonnes adresses du bourg, en bons vivants qu’ils sont.

L’image que je retiendrai :

Celle de la cour que lui fait Hector le chien, presque en ancien français, qui l’accompagne dans cette enquête.

Calmann-Lévy

21,50
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2 février 2018

dystopie, féminisme

Le pouvoir est entre nos mains, les filles !

Dans pas longtemps, nous ressentirons la force le fuseau qui produit de l’électricité capable de mettre KO quiconque nous résiste.

Ainsi Allie qui tue son père adoptif violeur avant de se réfugier dans une communauté religieuse et d’en devenir la Mère Eve.

En Moldavie, les femmes esclaves sexuelles découvrent ce fuseau et prennent à leur tour le pouvoir dans une province reculée. Mais les hommes leur font la guerre.

Margot, sénatrice américaine a une fille qui a du mal à contrôler ce fuseau et crée des camps d’entraînement spéciaux pour les jeunes filles.

Sans oublier Roxy dont le père est un baron de la drogue anglais et qui prend l’exploitation spéciale femme à son compte en Moldavie.

Tunde, jeune journaliste, suit l’avancée du pouvoir de ces femmes et comment elles gèrent, ou pas, cette nouvelle place dans le monde.

Si j’ai aimé suivre leurs différents parcours en début de roman, je me suis ensuite ennuyée dans les arcanes du pouvoir de celles qui ne faisaient que reproduire le schéma masculin.

Et même si la fin du roman est glaçante, il m’a manqué un petit quelque chose pour adhérer vraiment aux propos de l’auteure que je trouve bien défaitiste.

L’image que je retiendrai :

Celle de la scène de viol d’un homme par une femme.

http://alexmotamots.fr/le-pouvoir-naomi-alderman/

Neuf 21,00
Occasion 3,19
Conseillé par
2 février 2018

Londres, policier

Quel plaisir de retrouver Max, sa fille Scout et leur chien Stan.

Encore une fois, Max se rend au Black Museum pour son enquête qui fait ressurgir le spectre de l’ancien bourreau Albert Pierrepoint.

Un groupe de 4 personnes fait justice soi-même et pend d’anciens meurtriers jamais condamnés (ou très peu).

Si l’enquête est plutôt classique, j’ai aimé, encore une fois, découvrir un quartier de Londres loin des circuits touristiques. Et celui-ci se situe même sous la surface.

J’ai aimé que l’auteur pose la délicate question du rôle de la police qui doit protéger même les extrémistes religieux, et de la justice qui parfois ne condamne qu’à de petites peines. Cruel dilemme.

Une série que je prends plaisir à retrouver à chaque fois pour la capitale britannique qu’elle me permet de découvrir.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’ancien couloir des morts qui rétrécissait pour contenir physiquement le condamné.

http://alexmotamots.fr/le-club-des-pendus-tony-parsons/

L'enfant perdue

4

Gallimard

Neuf 23,50
Occasion 5,00
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2 février 2018

Naples, vie moderne

Le temps s’accélère dans ce dernier volet de L’amie prodigieuse. Lenu et Lila ont presque 40 ans, puis 50 et enfin plus de 60 ans.

Lenu revient vivre un temps à Naples, dans son quartier de naissance, juste au-dessus de Lila.

Il s’en passe encore de belles dans ce quartier populaire où les Solara font encore la loi, mais où Lila a l’argent grâce à son entreprise.

J’ai découvert avec plaisir que je n’avais oublié aucun des protagonistes ni où ils en étaient de leur vie. Je n’ai pas eu besoin d’avoir recours à l’aide mémoire de départ. Preuve que les trois premiers volets m’avaient passionnée.

J’ai moins goûté, cette fois-ci, les histoires de quartier, les descriptions par le menu des propos parfois vains de chacun.

Ce que j’ai aimé, ce sont les vues d’ensemble, les ellipses de temps qui font gagner des mois et qui nous permettent de voir évoluer les personnages.

Une fin inévitable qui clôt en beauté cette série passionnante.

L’image que je retiendrai :

Celle des cris toujours et sans cesse, comme si les napolitains ne pouvaient pas s’expliquer sans crier.

Quelques citations :

« J’avais simplement l’impression d’avoir affaire à l’un des jeux d’enfance de Lila : orchestrer des situations en laissant entendre que, sous l’évidence, il y avait autre chose. » (p.198)

« je n’avais pas su mimer la banalité des choses, décousue, anti-esthétique, illogique et informe. » (p.399)

« la ligne nous séparant des personnes comme les Solara était toujours restée floue, à Naples comme en Italie. Plus nous reculons, horrifiés, et plus cette ligne nous incluait. » (p.487)

« Peut-être que les choses ne peuvent se passer qu’ainsi avec les hommes : il faut vivre un peu avec eux, leur faire des enfants, et puis voilà. » (p.511)

« avant que la mémoire et le sens ne se perdent et que tout se dégrade, puis s’améliore et se dégrade à nouveau, suivant un rythme par nature imprévisible. » (p.575)

« l’œuvre la plus extraordinaire qui soit peut être balayée en quelques secondes par le feu, par un tremblement de terre, par la cendre ou la mer. » (p.577)

http://alexmotamots.fr/lamie-prodigieuse-4-lenfant-perdue-elena-ferrante/