www.leslibraires.fr

Conseils de lecture

Neuf 19,00
Occasion 9,00
Conseillé par (Fontaine Victor Hugo)
12 mai 2018

On a peu l'occasion de lire des récits relatant la Première Guerre mondiale sur le front italien : les combats de position y font rage, faits d'attente, de bombardements, et d'assauts tout comme au Nord, cet insatiable succession macabre a produit les mêmes désastres humains entre Italiens et Autrichiens. Sous le prisme de la rencontre et de l'histoire d'amour insolite de deux infirmières volontaires se déroulent les jours de peur, de travail harassant pour sauver ceux qui peuvent l'être et aussi de désir surgissant de l'effroi. Chacune a ses raisons sociales, familiales pour se retrouver au cœur de la tourmente.
Car si la guerre est le lieu de l'horreur et de la souffrance, reléguant le superflu, il permet à ces deux femmes de ne pas mentir sur leur rencontre autant que sur leur rêve de médecine pour l'une et de photographie pour l'autre. La guerre éclaire tout d'une lumière crue interdisant les faux-semblants et faisant accéder à ce qui paraît inatteignable. La simplicité avec laquelle Elisabetta Rasy décrit ces réalités contradictoires rend son roman tout à fait remarquable.


Sabine Wespieser Éditeur

Neuf 20,00
Occasion 3,19
Conseillé par (Librairie Livres en Nord)
12 mai 2018

Point Cardinal

Une perruque. Du rouge à lèvre. Des talons 12cm. Une banalité pour toutes les femmes, une évidence pour Laurent. Enfermé dans un corps qui n'est pas le sien, il cherche à s'épanouir tel qu'il est. Mais partagé entre dissimuler la vérité et dévoiler sa vraie nature, les conséquences ne risquent t-elles pas d'être irréversibles? Et à quel prix? Ne risque t-il pas de perdre ce qui lui est le plus cher?
Tout au long du livre on accompagne le narrateur dans sa transformation et dans son émancipation. On partage avec lui ses doutes, ses humeurs, son combat pour la liberté. Chaque lecteur peut s'identifier au personnage, car qui n'a jamais été en quête de soi? Ce combat transgenre parlera à tous et donnera envie de profiter pleinement de la vie et des petits moments qu'elle nous offre. Courage, volonté et sensibilité, voila en trois mots Point Cardinal. Leonor de Récondo signe ici un chef d’œuvre sur la tolérance.


Editions Margot

Conseillé par
12 mai 2018

Plongez, certes, mais les yeux fermés, ça risque d'être compliqué pour lire les textes et apprécier les dessins. Facile -mais inévitable- comme blague, je le sais, je me mets au diapason de ce drôle de livre. Drôle par le titre, par la préface de l'auteur et par son contenu dans lequel on passe de gamineries, de blagues potaches à des questions philosophiques, des remarques qui interpellent. Si vous connaissez l'expression "avoir un dialogue de sourd", sachez que Pierre Charentus l'illustre parfaitement, ses personnages, parfois humains, parfois animaux, parfois un mélange des deux ne s'écoutant pas toujours, voire presque jamais. Il doit être un frère ou un fils caché de Philippe Katerine tant leurs univers se télescopent. Cette manière de ne rien prendre au sérieux, de dire des banalités, des conneries et au détour de l'une d'elles, hop, l'illumination pour le public de se dire, pas con, il vient de dire un truc profond, en quelques mots simples et une pirouette ou une boutade. De même que la voix du chanteur est fragile, le dessin de Pierre Charentus est volontairement (?) enfantin, malhabile, un peu comme si c'était moi qui avais pris le bic effaçable -et même les pires dessins de vos enfants ramenés de l'école vous apparaitraient alors comme des chefs d'oeuvre.

Franchement très drôle, très décalé, loufoque, burlesque, ubuesque, au-delà de l'absurde, je dirais absurdissime. Je découvre aussi les éditions Margot grâce à ce titre qui en plus ne coûte pas très cher. Aucune raison de se priver.


Olivier Auroy

Intervalles

19,00
Conseillé par
12 mai 2018

On entre de plein fouet dans ce roman et bien malheureux serait celui -ou celle- qui ne parviendrait pas à s'intéresser à icelui, car il passerait à côté d'un roman noir étonnant, original et captivant pour ne pas dire envoûtant, de bout en bout. Envoûtant sans doute par le lieu central, le salon de massage. Le travail de Leïla la Marocaine, Katia la Russe et Waan la Franco-Thaïlandaise est minutieusement décrit et concourt pour beaucoup dans la sensualité, l'ambiance très particulière, ouatée mais aussi dure notamment lorsque le désir des hommes est abordé. Ceux qui avec arrogance et suffisance méprisent les masseuses et s'attendent à des extras sexuels. Ceux qui, pourtant pas très attirants sentent que le pouvoir qu'ils exercent dans la société les rend désirables, alors que les trois jeunes femmes ne voient que des corps. L'écriture d'Olivier Auroy est fine, délicate, directe ; s'il sait décrire les corps, les massages sensuellement ou cliniquement, il sait aussi dire les violences que ces femmes ont subies, psychiques, physiques.

Rendu à la moitié du volume, soit environ à la page 130, je me suis fait la réflexion que je n'étais pas vraiment dans un thriller, que l'histoire avançait doucement, mais en fait, c'est juste que j'étais déjà totalement en empathie avec Waan et que son histoire m'habitait au point de ne pas m'apercevoir que la tension montait irrémédiablement. L'autre raison pour laquelle je me sentais bien dans ce roman, c'est l'ambiance que je décrivais plus haut et les personnages d'Olivier Auroy, très fouillés, les trois masseuses du salon de M. Victor notamment. Chacune d'elle a des raisons de se retrouver à exercer ce job dans des conditions de soumission et de "semi-captivité". De très belles pages leurs sont dédiées, elles-mêmes parfois violentes, dures, mais aussi pleines de tendresse, d'amour et de respect. Et encore ont-elles eu un peu de chance, elles auraient pu se retrouver dans des réseaux de prostitution sans doute encore plus mal loties que dans ce salon.

La force de ce roman est d'allier "l'univers clos et énigmatique des salons de massage" (4ème de couverture) à une intrigue policière beaucoup plus terre à terre et de nous faire voyager entre la France et la Thaïlande. Je sors de ce roman chamboulé, nul doute que me resteront longtemps en tête Waan et ses collègues, mais aussi tout ce que j'ai pu lire sur les conditions de vie des femmes en Thaïlande (notamment les très jeunes), des femmes dans certains salons de massage attirant des hommes de pouvoir, des femmes en général soumises au désir des hommes et à leur violence.


CHUN-LIANG YEH, Clémence Pollet

HongFei Cultures

19,00
Conseillé par
12 mai 2018

HongFei, 2018.....

551 avant notre ère, Qiu Kong naît dans un pays gouverné par les Zhou depuis des siècles. Celui qui deviendra Confucius va à l'école, apprend à compter, à écrire et aime aller au temple. Bref, Confucius, sa vie son oeuvre. Texte de Chun-Liang Yeh et illustrations de Clémence Pollet pour ce très bel album, beau-livre illustré, pas une bande dessinée.

Livre destiné à la jeunesse pour mieux savoir qui était Confucius, comment il est devenu ce grand penseur et lire quelques unes de ses maximes. Un dossier final permet aux plus grands de préciser la vie du philosophe chinois et pourra servir de base de réponses aux questions des plus jeunes.

C'est un album très instructif et très beau. Les dessins sont colorés, réalistes, magnifiques, ils attireront l’œil et illustrent un texte simple qui permet de raconter l'histoire du penseur aux plus jeunes. Les éditions HongFei publient là, un très joli livre.

Pour finir, je ne peux résister à placer une citation de Fucius qui avait oublié d'être con (dixit Pierre Desproges) : "Les seules richesses des gouvernants doivent être la justice et l'équité." A bon entendeur...