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Une lecture des thèmes de prédilection de l'école de Francfort et une analyse de ses différents auteurs, de ses précurseurs.


Cette traduction d'une première partie des « Ecrits sociologiques » de Th. W. Adorno vise à compléter la réception d'Adorno en France en faisant enfin connaître son œuvre de sociologue. Les textes qui composent ce livre – articles, conférences et interventions orales lors de colloques – forment ainsi le complément nécessaire à la juste compréhension de son projet global et permettront enfin de pénétrer les articulations théoriques entre philosophie pure, réflexion esthétique et théorie sociale.
Ces écrits sur la culture constituent un complément indispensable aux écrits esthétiques déjà disponibles en français et permettent de relire sous un nouveau jour la Dialectique de la Raison et la critique de la culture de masse qui s'y trouve développée. Le texte-charnière qui clôt le volume traite du rapport entre sociologie et psychologie, et met à jour les transformations qu'Adorno fait subir à la psychanalyse afin d'en faire un soubassement stable de sa théorie critique de la société ; il introduit qui plus est à un débat toujours actuel : comment la société transforme-t-elle la structure pulsionnelle des individus ? De quelles pathologies individuelles est-il possible de dire qu'elles sont « produites socialement »...?
Les articles réunis dans ce volume permettent de mieux comprendre l'orientation qu'a prise l'École de Francfort depuis deux décennies. Comme le souligne Axel Honneth dans sa préface, la théorie critique et sociale la plus récente renoue avec l'approche sociologique et empirique de Theodor Adorno.


La philosophie sociale moderne, depuis Machiavel et Hobbes, présuppose un rapport d'hostilité entre des individus désireux de s'assurer une place au soleil ou plus simplement de garantir les conditions de leur survie. La société ne serait rien d'autre qu'une collection d'individus. La fonction de l'Etat, dans ce contexte, consiste à neutraliser leur antagonisme. La morale se trouve ainsi instrumentalisée.

Le jeune Hegel se démarque de cette tradition en cherchant à comprendre les conflits humains dans la perspective d'une demande de reconnaissance. Il met ainsi en lumière la dimension morale inhérente à tout affrontement et reconstruit l'évolution sociale selon une succession de luttes réelles ou symboliques, dans lesquelles l'individu ne cherche pas tant à supprimer ou à abaisser son adversaire qu'à être reconnu par lui dans son individualité. L'amour, le droit, la solidarité offrent les cadres successifs où s'inscrit, à mesure que s'enrichissent les rapports humains, ce lien de reconnaissance.

La psychologie sociale moderne permet de reprendre cette approche pour l'enraciner dans les mécanismes de formation de la personnalité humaine (les travaux de G. H. Mead et de D. Winnicott en particulier). En distinguant trois formes de mépris - l'atteinte physique, l'atteinte juridique et l'atteinte à la dignité de l'individu -, correspondant aux stades de développement du rapport de reconnaissance, Axel Honneth se dote d'un outillage conceptuel qui lui permet d'articuler une véritable "grammaire morale des conflits sociaux", fondée sur une théorie intégrée de l'homme et de la société. Ce faisant, il nous met aussi entre les mains un précieux instrument critique.


vers une nouvelle théorie critique

La Découverte

14,70

Les individus ont souvent – à raison – le sentiment de vivre dans une société du mépris. Ils perçoivent que l'accroissement des possibilités de réalisation de soi conquises au cours du XXe siècle donne lieu aujourd'hui à une récupération de ces idéaux par le néolibéralisme. Comment expliquer que les progrès des décennies passées soient à ce point détournés pour légitimer une nouvelle étape de l'expansion capitaliste ? Comment, à l'inverse, concevoir une théorie critique de la société lorsque les exigences d'émancipation dont elle se réclame se muent en idéologie ? Autant de questions abordées ici par Axel Honneth, à la lumière d'une pensée profondément originale. Inscrit dans le sillage de la philosophie sociale de l'École de Francfort dont il est un des représentants contemporains majeurs, il s'emploie surtout à mettre au jour les " pathologies sociales " du temps présent. Cette démarche s'inscrit au plus près de l'expérience sociale des sujets sociaux soumis au mépris et s'articule avec force à une morale de la reconnaissance. Ce livre traduit un effort rigoureux pour concevoir une nouvelle théorie critique de la société offrant des perspectives précieuses pour affronter certains enjeux politiques et sociaux majeurs du XXIe siècle.


11,00

Axel Honneth est aujourd'hui, au niveau international, le représentant de la troisième génération de l'École de Francfort. Il en a maintenu le cap de la critique, celle notamment de la philosophie sociale moderne qui, depuis Machiavel et Hobbes, présuppose un rapport d'hostilité entre les individus désireux de garantir les conditions de leur survie. Axel Honneth interprète, à partir du jeune Hegel, les conflits humains dans la perspective d'une demande de reconnaissance : il met ainsi en lumière la dimension morale inhérente à tout affrontement et reconstruit l'évolution sociale à partir des luttes réelles ou symboliques dans lesquelles l'individu ne cherche pas tant à supprimer son adversaire qu'à être reconnu par lui dans son individualité (que ce soit l'amour, le droit ou la solidarité). Par ailleurs, la psychologie sociale moderne (les travaux de G. H. Mead et de D. W. Winnicott en particulier) enracine cette approche dans les mécanismes de formation de la personnalité humaine. En distinguant, dans cet ouvrage qui est au fondement de tout son travail depuis lors, trois formes de mépris - l'atteinte physique, l'atteinte juridique et l'atteinte à la dignité de l'individu -, correspondant aux stades de développement du rapport de reconnaissance, Axel Honneth nous dote d'un précieux instrument critique - une véritable «grammaire morale des conflits sociaux», fondée sur une théorie intégrée de l'homme et de la société.
Axel Honneth, philosophe et sociologue, dirige depuis 2001 l'Institut de recherche sociale de l'université de Francfort où il a succédé à Jürgen Habermas.

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