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Contre l'enfermement de l'univers politique qui s'origine dans la conjonction historique de la « société administrée » et du totalitarisme bureaucratique, Jürgen Habermas pose la question « inactuelle » de l'émancipation, Théorie et pratique est avant tout une interrogation sur les conditions de possibilités d'une théorie sociale conçue à des fins pratiques.

Quels doivent être le statut et la forme d'une théorie sociale qui permet la discussion publique des décisions pratiques concernant la communauté ? Habermas propose de rompre avec la politique scientifisée pour réactiver, contre le modèle technocratique et contre le modèle décisionniste, la question du destin raisonnable de la communauté. De là découle une interrogation sur la nature du marxisme : s'agit-il d'une théorie technique ou bien d'une théorie critique, en mesure de maintenir la dimension pratique et de viser la fin de la domination ?

Réouverture de la question de l'émancipation, Théorie et pratique est aussi une réouverture de l'espace d'une philosophie politique critique. Du sein d'une pensée attentive à la complexité des médiations naît l'exigence utopique : « Car au vu des catastrophes qui sont à portée de la main [...] il semble que certains projets utopiques soient devenus le minimum nécessaire à une conservation de la vie. »


19,50

· «Longtemps j'ai été convaincu que l'entreprise d'une théorie critique de la société devait en premier lieu faire ses preuves sur le plan de la méthodologie et de l'épistémologie... Je l'ai abandonnée depuis que la tentative pour introduire la théorie de l'activité communicationnelle d'un point de vue méthodologique m'a conduit dans une impasse... Ce que je mets en doute, c'est seulement la prémisse implicite selon laquelle la méthodologie et l'épistémologie sont la voie royale d'une analyse des fondements de la théorie sociale.»

· Publiés sur une quinzaine d'années (1966-1982) les textes ici réunis peuvent être considérés comme le «laboratoire» de la Théorie de l'agir communicationnel (1981). Ils sont traduits et présentés par Rainer Rochlitz (1946-2002) l'un des grands diffuseurs de la pensée de Habermas en France. En témoignent leurs nombreux échanges ainsi que le livre, Habermas, l'usage de la raison, Puf, coll. Débats philosophiques, 2002.


conscience morale et activité communicationnelle

Flammarion

10,00

Ce livre apporte un démenti formel à la rumeur selon laquelle la philosophie serait condamnée à la futilité et à l'inaction. S'appuyant sur une analyse lucide de la modernité, Habermas montre que si la tâche philosophique de médiation de la rationalité demande à être réévaluée, elle est non seulement possible mais essentielle. Pour le prouver, Habermas met en œuvre une conception de la philosophie liée à la critique de la société qu'il a lui-même construite et qui préconise une coopération de toutes les activités intellectuelles revendiquant une exigence de rationalité. Il développe une théorie proprement philosophique des relations humaines dans les sociétés contemporaines, une morale non prescriptive dont les principes ne sont liés qu'à la garantie de l'intercompréhension. Enfin, par le dialogue qu'il établit avec les sciences sociales, il apporte à la société contemporaine une intelligibilité critique d'elle-même.


Neuf 18,90
Occasion 9,44

L'Union européenne est-elle désormais contre la démocratie ? Avec l'épisode du référendum grec et l'effroi qui saisit tous les dirigeants de voir un peuple, auquel on avait imposé une cure problématique, entrer en résistance, la crise de la dette a révélé le déficit démocratique des institutions européennes. Jürgen Habermas nous alerte sur les risques que prend l'Europe à s'engager dans une voie «postdémocratique» pour régler la question de la dette des pays de la zone euro. L'union monétaire européenne ne disposant pas d'un contrôle supranational à sa mesure, les dirigeants allemand et français veulent une collaboration intergouvernementale renforcée. Le Conseil européen doit s'employer à la mettre en place. Ce changement en apparence minimal devrait se traduire par une perte progressive de contrôle des Parlements nationaux sur les lois de finances ; cette réforme insidieuse asphyxierait petit à petit le poumon de la démocratie à l'échelle nationale, sans que cette perte soit compensée au niveau européen. Le processus grec ouvre-t-il le passage d'une Europe de gouvernement à une Europe de la «gouvernance» - joli euphémisme pour désigner une forme dure de domination politique, qui ne repose que sur le fondement faiblement légitimé des traités internationaux ? La «démocratie d'un seul pays» n'est plus à même de se défendre contre les injonctions d'un capitalisme forcené, qui franchissent, elles, les frontières nationales. Il faut avancer vers et dans la constitution de l'Europe, pour que les peuples regagnent des latitudes d'action au niveau supranational, sans pour autant sacrifier la démocratie. La crise de l'Europe des gouvernements doit conduire à la constitution d'une Europe des peuples. Telle est la conviction de Jürgen Habermas dans ce petit traité de démocratie, vif, tonique et constructif.
La crise de l'Europe des gouvernements doit conduire à la constitution d'une Europe des peuples. Telle est la conviction de Jürgen Habermas dans ce petit traité de démocratie, vif, tonique et constructif.